© Giorgio Armani

Petite histoire d’un objet de mode incontournable

Les femmes se colorent les lèvres depuis la plus haute Antiquité mais c’est seulement en 1880, que cet obscur objet de désir prend ses véritables lettres de noblesse et connaît un tournant historique dans sa conception et sa formulation moderne. À l’époque il se composait de beurre frais, de cire d’abeille, d’écorce de racines d’orcanettes dont on tirait une teinture rouge et de raisin noir écrasé. C’est d’ailleurs de ce dernier ingrédient que le rouge a gardé son nom, puisque la plupart des maquilleurs professionnels l’appellent encore aujourd’hui le « raisin ». Alors qu’il était surtout l’apanage des actrices et des galantes, le rouge à lèvres, boudé par les femmes, connaît un véritable essor grâce à la découverte des colorants synthétiques qui vont permettre d’obtenir toutes les teintes possibles et imaginables mais surtout à la « libération » des femmes grâce à leur accession au travail. En 1927, le rouge à lèvres « rouge baiser », un rouge qui tient ses promesses de longue tenue connaît un succès sans limites. Depuis les marques n’ont pas eu de cesse de développer leurs formules pour s’adapter aux demandes des consommatrices. La mode suit les humeurs des femmes, tantôt en quête du rouge indélébile, tantôt en désir de légèreté avec des gloss ou brillants à lèvres. Le rouge à lèvres est la signature d’un maquillage parfait et comme le dit si bien Giorgio Armani « La signature d’une femme, se sont ses lèvres »…

Une formule de base quasi inchangée

Un rouge à lèvres est toujours composé de plusieurs ingrédients qui même s’ils sont remaniés par les marques n’en demeurent pas moins la base de ce cosmétique. À la loupe on y trouve le corps cire ou corps blanc. C’est la pâte grasse indispensable à la bonne tenue du rouge. Même si aujourd’hui la plupart des marques utilisent pour leur corps cire des cires de synthèse, à l’origine et encore aujourd’hui certains rouges sont fabriqués avec des cires d’origine animales, végétales et même minérales. Permettant l’adhésion aux lèvres et une certaine douceur : les corps gras pâteux. Là encore on utilise des matières d’origines minérales (vaseline), végétales (beurre de karité ou de coprah), animales (lanoline) ou synthétiques (palmitate de cétyle ou substitut de lanoline). Viennent ensuite d’autres corps gras comme les huiles pour l’onctuosité et les alcools gras comme l’alcool oléique, l’héxadécylique ou l’octyldodécanol. Un rouge à lèvres ne serait pas ce qu’il est sans les colorants, dans lesquels on peut trouver les oxydes de fers, les pigments azoïques, l’oxyde de titane, le carmin (pigment de cochenille), les agents nacrants (micas) ou les laques de fluorescéine. Indispensable à la stabilité et la conservation du produit, les antioxydants, les conservateurs, les agents de thyxotropie. Petite touche subsidiaire, le parfum. Il se doit d’être discret. Certains rouges contiennent également des actifs traitants ou ayant un but précis. Cela peut être un cicatrisant, un filtre solaire, un repulpant (collagène, acide hyaluronique), un matifiant (talc, kaolin), un intransférable (silicone)…

Mats, satinés, brillants… Différentes textures au service des lèvres

Les indélébiles, non-transferts ou longues tenues, quel que soit le nom que leur donne chacun, sont des rouges quasi indélébiles, qui ne présentent pas l’inconvénient majeur de laisser des traces sur les supports avec lesquels ils peuvent être mis en contact (tasse, vêtement, peau…). Autrefois ils contenaient des sels solubles de fluorescéine, mais étaient responsables de nombreuses allergies et avaient le désagréable défaut de teinter les muqueuses des lèvres de façon quasi indélébile. Aujourd’hui, heureusement, les formules ont beaucoup évolué. Résines silicones, silicones volatiles et polymères sont les ingrédients de base. Même s’il y a quelques années, ils desséchaient les lèvres, ce n’est absolument plus le cas ! Reconnaissables grâce à leur forme en biseau, ils sont à privilégier en hiver car très chargés en pigment. Ils permettent un maquillage ultra-sophistiqué, un effet parfois théâtral mais toujours raffiné sans risque de bavures… Des lèvres velours sur mesure !

  • Creamy Lip Color Pale Plum ou Pink Blossom, collection Marrakesh Chic. Bobbi Brown.
  • Rouge Prodige 115 Rose Coral. Clarins.
  • Rouge Intensément 102 Orange Intense, 14,90€. Rouge Baiser.
  • Rouge à lèvres Pur Mat Montego Bay, 25€. Nars.
  • Rouge Unlimited Supreme Matte Rouge Sensuel, 27€. Shu Uemura.

Cousins des indélébiles, les mats sont en général très couvrants et ont un aspect velouté sur les lèvres. Ils rétrécissent les volumes donc si vous trouvez vos lèvres trop pulpeuses, ils sont idéaux. Riches en pigment, leur composition de base est restée quasi inchangée depuis leur création et l’on y trouvera des poudres absorbantes qui permettent la matité. Talc, kaolin (argile blanche), silices, oxyde de titane, dérivés de polyéthylène… donnent une bonne tenue et une certaine sophistication. Pour plus de confort, les marques y intègrent parfois des billes de silicones et des dérivés d’huiles qui vont permettrent de maintenir l’hydratation des lèvres tout en préservant la matité.

  • Rouge Allure Velvet 34 La Raffinée. Chanel.
  • Pure Color Rouge Velours, Nude Velvet, 24 €. Estée Lauder.
  • Rouge Absolu Nu n°103, 26,90€. Lancôme.

Les gras et les semi-gras donnent beaucoup de brillance aux lèvres, grâce à des agents émollients, des cires micronisées, des micropigments, des huiles. Certains gras et semi-gras tiennent beaucoup plus qu’habituellement à l’aide de polymères qui permettent non seulement l’hydratation continue des lèvres mais aussi une tenue parfaite des pigments. Plus la peine d’en remettre souvent, si l’on veut garder un maquillage impeccable. D’autres renferment des actifs anti-âge pour prendre soin de ses lèvres tout en étant belle.

  • Rouge d’Armani rouge n°400, 29€. Existe en 18 nuances. Giorgio Armani.
  • Rouge à lèvres anti-âge Anew SPF 15, 5 coloris, 14€. Avon.
  • Rouge TerryBly 101 Flirty Rose, 35€. Existe en 10 teintes. By Terry.
  • Rouge à lèvres Pago Pago, 25€. Nars.

Les gloss ou brillants. Riches en corps gras et en résine silicones, ils sont peu couvrants mais surtout très brillants. Avec eux ont oublie le geste mythique qui est de se pincer les lèvres pour bien étaler son rouge. En effet, le gloss se dépose juste sur les lèvres, le mieux étant la petite touche au centre de la lèvre, sur un autre rouge à lèvres, et non pas de l’étirer sur l’intégralité des lèvres ce qui provoque un effet trop baveux. Les laques. Très riches en pigments, ils sont cependant très gras mais tiennent peu. L’idéal est d’appliquer un fixateur pour leur permettrent de tenir plus longtemps. C’est la texture du raffinement. Avec la laque, votre maquillage aura tout de suite un effet extrêmement sophistiqué. A réserver pour les grandes occasion.

  • Gloss d’Armani beige 101, 30€. Existe en 18 teintes. Giorgio Armani. www.sephora.fr.
  • Gloss d’Armani vieux rose 500, 30€. Existe en 18 teintes. Giorgio Armani. www.sephora.fr.
  • Gloss Illusions d’Ombres Lèvres Scintillantes n°156 Pampille. Chanel.
  • Gloss Pro Longwear Lipglass Infinitely Likable Rose Nude, 19€. M.A.C.
  • Brillant à lèvres Edition Limitée Oasis 25€. Nars.
  • Pretty Amazing Lipcolor Fuschia Ambition, 18€. Existe en 8 teintes. BareMinerals. En exclusivité chez Sephora. www.sephora.fr