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En ces temps de crise, l’union fait plus que jamais la force. C’est pourquoi les marques françaises de parfums rares se sont fédérées sous le nouveau Comité Joséphine qui aura pour missions principales la représentation de cette parfumerie créative et la défense de ses particularités.

UNE LARGE REPRÉSENTATION DES MÉTIERS DE LA PARFUMERIE

Comité Joséphine, Maisons françaises de parfums rares. Ce nom, les membres du comité l’ont choisi en référence à celle que l’on connaît (à tort) sous le nom de Joséphine de Beauharnais. Cette femme libre incarna en son temps le charme et le raffinement à la française. Première épouse de Napoléon 1er, elle fut d’une coquetterie sans limite… Les membres fondateurs du Comité Joséphine sont au nombre de cinq : Marie Huet, directrice générale des Parfums d’Orsay ; François Hénin, fondateur de Jovoy ; Ana Estevane, co-fondatrice de Perfarium ; Luc Gabriel, président de The Different Company et Nicolas Chabot, président de Le Galion Parfums. À ces membres fondateurs s’ajoutent d’autres membres réunis sous l’égide d’une commission d’experts. Sept membres journalistes, parfumeurs, conseiller en développement parfums, distributeur ou conditionneur. Presque tous les métiers du parfum sont donc représentés. Cette commission indépendante attribuera (entre autres) un label de qualité aux maisons de parfums rares répondant aux critères de qualité et d’engagement stipulés par la charte du Comité Joséphine.

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UN COMITÉ AUX MULTIPLES FUTURES TÂCHES

Les missions du Comité Joséphine sont nombreuses et nécessaires : fédérer, représenter les valeurs de la parfumerie rare, aider les différents acteurs de la profession, défendre les particularités de cette branche et promouvoir le secteur notamment à l’internationale. La parfumerie actuelle souffre non seulement de la crise économique mais aussi d’un certains nombres de décisions – prises à un niveau européen – qui pourrait tout simplement la faire disparaître sous sa forme actuelle. Les parfums rares et la parfumerie de façon plus générale ont de nombreuses particularités – différentes des cosmétiques – que les institutions européennes doivent entendre et comprendre. La Commission Européenne souhaiterait (suite au rapport scientifique d’un dermatologue anglais sur le pouvoir allergisant de certaines matières) l’interdiction ou la restriction à l’horizon 2015 d’ingrédients de parfumerie (ajoutés à ceux déjà interdits dont la liste est longue) parmi lesquels le citral, l’eugénol, l’isoeugénol, la coumarine, le géraniol, le farnesol, le linalol… Des substances contenues dans divers fruits, fleurs et autres matières végétales constituant les piliers incontournables de la parfumerie comme l’ylang-ylang, la fève tonka, le géranium, le citron… Le linalol est par exemple l’ingrédient majeur du bois de rose (80%), de la lavande, de la menthe ou de la bergamote. De même, des annexes viennent régulièrement élargir le champ d’interdiction de la Réglementation 1223/2009 EC.

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LES PARFUMS RARES EN VOIE DE DISPARITION ?

Certaines réglementations mises en place au fil du temps ne constitueraient-elles pas un danger pour la parfumerie ? Peut-on imaginer un monde sans parfums pour quelques cas d’allergie ? Une personne qui se sait allergique à un aliment aurait-elle l’idée de le consommer ? Le principe de précaution poussé à l’extrême doit-il être la règle ? La parfumerie peut être considérée comme une forme d’art et fait partie intégrante de notre histoire et de notre patrimoine culturel (en particulier olfactif). Les marques européennes de parfums nous offrent un large éventail de cette richesse… que l’on se doit de défendre coûte que coûte. Sans parler des petits producteurs de matières premières qui mettraient la clef sous la porte… Le Comité Joséphine aura donc pour mission de faire entendre sa voix – et celle de ses adhérents – pour défendre les parfums rares d’une mort annoncée. S’il est vrai que le consommateur doit être protégé, que deviendrait la parfumerie si l’on n’y mettait que des matières aseptisées, sans odeur ? Le consommateur est souvent le premier à se plaindre et à émettre des critiques lorsqu’un parfum « ne tient pas » ou qu’il ne reconnaît pas un ancien jus reformulé. Même si aujourd’hui de nombreuses matières naturelles ont été remplacées par des matières synthétiques, un parfum, un vrai, ne peut pas se faire uniquement qu’avec de la synthèse, aussi bonne soit-elle. Il lui faut du naturel ! Interdire à un parfumeur d’utiliser le linalol ou la coumarine équivaudrait à demander – s’il était encore de ce monde – à Yves Klein de peindre sans bleu ou à Pierre Soulages de se passer de son tube de peinture noire… Absurde !

Comité Joséphine, 16 rue Vieille du Temple, 75004 Paris. Tél. : 01 45 85 05 46. info@comitejosephine.com. www.comitejosephine.com.

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