Plus de 115 ans après, le nouveau bouillon Chartier réinvestit le cadre Belle Époque de l’ancien Montparnasse 1900. Dans un décor Art Nouveau chaleureux et étincelant, le bouillon Chartier Montparnasse allie une cuisine simple et fraîche fidèle à la philosophie de l’enseigne qui est d’offrir un repas de qualité à petit prix.

Le pot au feu ou les plats mijotés en sauces cuisinés comme il y a plus de 120 ans ont encore de longs jours devant eux. Ces incontournables de la cuisine française se dégustent à toute heure de la journée dans les différents bouillons de la capitale. Ces établissements ont vu le jour grâce Pierre-Louis Duval, l’inventeur du genre, puis son fils Alexandre qui a poursuivit son œuvre. À la fin du 19e siècle, ce boucher de métier, dont la clientèle était plutôt aisée, cherchait une solution pour écouler ses morceaux de viande les moins nobles. Il eut l’idée de les proposer à la population ouvrière au sein d’une chaîne de restaurants joliment décorés. La philosophie de son enseigne étant une cuisine basique et bonne, préparée à base de produits frais, le tout dans un cadre agréable. En 1896, un concurrent de taille pour les bouillons Duval est crée : le bouillon Chartier au 7 de la rue du faubourg Montmartre. Sept ans plus tard, en 1903, c’est le 59 du Boulevard Montparnasse qui accueille dans ses murs ce bouillon à succès. D’énormes travaux seront effectués pour donner à cet espace, son cachet actuel, inscrit aux Monuments Historiques. Au fil du temps, le restaurant de Montparnasse est repris en 1923 par Rougeot et conserve ce nom jusqu’en 1977, date à laquelle il prend le nom de Bistrot de la Gare. Puis racheté par la famille Joulie, il est baptisé Montparnasse 1900 en 2003. L’année 2019 sonne comme un renouveau puisque les propriétaires ont décidé de lui redonner sa fonction première et son nom d’antan.

UNE DÉCORATION ART NOUVEAU

Le « Nouveau » Bouillon Chartier de Montparnasse fait honneur à celui de la rue du faubourg Montmartre. La décoration Art Nouveau est un brin clinquante mais parfaite pour le plaisir des yeux. Il est agréable de laisser son regard se perdre dans les volutes stylisées et les détails chargés de chaque élément d’ornementation dont l’imposante verrière au plafond. Les revêtements en céramique aux dessins floraux, ponctués de paysages français signés par le céramiste Louis Trézel illuminent les boiseries de cette ancienne boutique d’un marchand d’huile. Les miroirs agrandissent les différentes pièces qui contiennent en tout 180 places. Les finitions en laiton scintillent de tout leur éclat. Ici, il n’y a que très peu de places en duo ou en quatuor. Dans l’esprit des bouillons du début du 20e siècle ce sont les grandes tablées de 6 places qui sont à l’honneur. Et si d’aventure vous y allez seul, ne vous offusquez pas qu’un serveur place face à vous un parfait inconnu. Armé du traditionnel rondin (le costume constitué d’un gilet noir, d’un long tablier et d’un nœud papillon), les garçons de salle de l’établissement notent la commande sur la nappe en papier, sous laquelle se cache une non moins traditionnelle nappe rouge brodée Chartier.

UNE CUISINE SIMPLE ET SAVOUREUSE

Dans l’assiette, pas de gastronomie haut de gamme, pas de cuisine guindée, pas de chichi mais des produits frais, de saison mis en valeur dans des petits plats à la française et des recettes cuisinés avec simplicité. Des incontournables de la cuisine de bistrot mais à des tarifs défiant toute concurrence. Œuf mayo à 2€, poireaux en vinaigrette à 3€, céleri rémoulade à 2,70€, endives au roquefort à 5,50€… Parmi les incontournables des plats en sauce ou traditionnels français, la choucroute alsacienne à 10,80€, le petit salé aux lentilles à 8,80€, le confit de canard et pommes grenaille à 10,60€, la saucisse de Francfort frites à 6,50€ ou encore les tripous de la maison Savy à 10€. Pour une viande cuite selon vos goûts, demandez une cuisson de moins (saignant pour une viande à point), les viandes ayant tendance a être un peu trop saisies. Les légumes supplémentaires (frites, pommes grenailles, pommes anglaises, champignons à la provençale et haricots verts à l’anglaises) ne coûtent que 2,50€. Côté dessert, votre seul excès sera un baba au rhum dont le prix laisse baba… 4,60€. Bref, le bouillon Chartier de Montparnasse, dont la carte est renouvelée chaque jour en fonction des produits disponibles, permet de déjeuner ou de dîner (entrée, plat, dessert) pour moins de 20€ voire 30€ si vous prenez le vin du moment compris (par exemple un Syrah Pays d’Oc Gérard Bertrand à 13€)… En cette période actuelle de vaches maigres, nul doute que cette nouvelle adresse ne tardera pas à faire carton plein. Et comme c’est sans réservation, allez-y au première service du midi. L’attente sera moins longue.

Bouillon Chartier Montparnasse, 59 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris. Tél. : 01 45 49 19 00. Sans réservation de 11h30 à 00h. www.bouillon-chartier.com.

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