MONOPOLI, UN CHARME HÉRITÉ D’INFLUENCES NORMANDES, BYZANTINES ET GERMANIQUES
En remontant sur la côte adriatique, une multitude d’anciens port de pêcheurs sont devenus au fil du temps des points très touristiques. Monopoli fut autrefois une ville portuaire importante. Un temps sous domination espagnole puis indépendance, Monopoli est un véritable joyau des Pouilles avec son centre historique extrêmement bien conservé et ses nombreuses traces laissées par la Renaissance et le Baroque. Même si la ville et ses alentours ne possèdent pas moins de 25 plages de sable fin et d’eau cristalline, il est très étonnant d’un trouver une en plein centre ville caressant les hauts murs d’enceinte de la vieille ville ! Monopoli possède aussi de nombreuses églises, dont quelques-unes remarquables, une multitude de trattorias et un château.
POLIGNANO A MARE, ANCIENNE CITADELLE GRECQUE CONSTRUITE SUR DES FALAISES
À un peu moins de 10km au Nord de Monopoli, Polignano a mare joue les filles de l’air. Construite sur une falaise de 30 mètres de haut à pic sur la mer, la vue est impressionnante, étourdissante. La fameuse Grotta Palazzese – où un restaurant gastronomique a élu domicile – est l’une des dizaines de grottes (plus de 80 dit-on) modelées par les vagues. La mer qui grignote peu à peu le littoral, reprend ses droits sur la terre et fait flirter avec le danger les habitants ayant construits au dessus des excavations naturelles. La nuit venue, les environs de la Grotta Palazzese s’habillent de lumières pour mieux mettre en valeur la spécificité de ce lieu magique… Outre ses vieux quartiers, sa plage de galets (La Gravina) Polignano a mare est la ville de Domenico Modugno, l’interprète de « Volare, oh oh. Cantare, oh oh oh. Nel blu dipinto di blu. Felice di stare lassu… »… Cette chanson est aussi connue que son interprète inconnu. Qui se souviendrait de Domenico Modugno si on ne l’associait pas avec ce tube de l’année 1958 ? À Polignano a mare, c’est une véritable star ! Sa chanson est un hommage à la ville qui l’a vu naître et son ciel d’un bleu extraordinaire. La ville lui a donc rendu un fabuleux témoignage en érigeant une statue le représentant dos à la mer sur une promenade portant son nom. Domenico Modugno dans le bleu du ciel, pour l’éternité… Qui n’aurait pas envie de se lancer des falaises si caractéristiques de Polignano a mare et de virevolter dans son ciel si lumineux ?
BARI, DES REMPARTS ET DES ÉDIFICES CARESSÉS PAR LE VENT ET LA MER
À une quarantaine de kilomètres au nord de Monopoli, Bari – qui possède le front de mer le plus long d’Italie – est surtout connu pour son aéroport international. Passé l’appréhension d’être happé dans une métropole commerciale trop importante – la ville et sa périphérie comptent 600000 habitants – la vieille ville est, comme toujours dans la région des Pouilles, très agréable à visiter. La Basilique de San Nicola est un incontournable puisqu’elle y abrite les restes de Saint Nicolas de Myre. Ce qui fait de Bari, une ville importante dans la religion Orthodoxe. Bari a également été le port de départ des croisades. Aujourd’hui, la ville recèle de nombreuses bâtiments architecturaux : le château Souabe, le théâtre Petruzzelli, le Palazzo Simi, la cathédrale San Sabino, le musée Diocésain et le musée Nicolaino. À Bari, dans les rues de la vieille rue, il n’est pas rare de rencontrer de vieilles femmes, sur le pas de leur porte, en train de fabriquer et de faire sécher sur de grands châssis des orecchiettes, les pâtes typiques de la ville. Les « Orecchiette alla pugliese » est vraisemblablement le plat le plus connu des Pouilles sinon d’Italie.
TRANI, UNE VILLE D’ART AU GLORIEUX PASSÉ
Plus au Nord encore Molfetta, Bisceglie, Trani. Cette dernière est une petite ville extraordinaire, surtout la zone entre Santa Lucia et Sant’Antonio grouillante de vie avec ses bateaux de pêche colorés, les pêcheurs, les étals de poisson. Mais le plus incroyable dans cette ville est sa cathédrale, construite à partir de trois églises superposées, qui semble comme suspendue sur la mer. Cette construction est absolument majestueuse de l’extérieur comme de l’intérieur où des colonnes géminées divisent l’espace en trois nefs. Autre intérêt touristique de la ville : son quartier juif – aux rues pavées et aux maisons colorées – où est né le plus antique code juif d’Isaïe le Jeune. Une visite guidée de la Scolanova (la synagogue), le plus ancien temple juif d’Europe, vous fera traverser des siècles d’histoire. Construite au XIIIe siècle, elle fut confisquée par l’église chrétienne et restituée aux croyants juifs en 2005. Promenez-vous sur la jetée San Nicola et savourez la vue sur la cathédrale. Un vrai régal…
Texte et photos : Maeva Destombes. Les photographies de cet article ne sont pas libres de droit.
PHOTOGRAPHIES DE BARI E LA COSTA ET PUGLIA IMPERIALE
