Envie d’un city break au soleil ? Deux heures et demie suffisent pour atteindre le cœur historique de Madrid. S’imprégner de la chaleur des Espagnols, admirer les architectures tout au long des rues, prendre un coup de frais dans les espaces verts de la ville et se régaler de tapas et de vins du pays. Que Viva España !

9h40 : Sorti de l’aéroport, pour prendre le métro (moyen le plus économique pour rejoindre le centre ville), des automates proposent la fameuse carte Tarjeta Transporte Público. Le trajet vers le centre ville coûte une dizaine d’euros carte comprise. Elle est à garder précieusement car elle permet ensuite d’acheter les titres de transport à 1,50€ chacun. Faites attention au terminal de retour ! Les terminaux 1, 2, 3 ne sont pas à la même station que le terminal 4. Les tarifs de taxi sont à peu près les mêmes qu’en France. Il faut compter 30€ pour rejoindre le centre ville et 55€ pour l’Ouest de la ville, mais le trafic assez dense de la ville ne permet pas vraiment d’être plus rapide. De plus, le métro est d’une propreté et d’une sécurité incroyable. Un vrai bonheur ! La mairie de Paris devrait s’en inspirer.

10H30 : POSER SES VALISES AU WELLINGTON HOTEL & SPA

Le Wellington Hotel & Spa est l’un des hôtels historiques de la capitale. En plein cœur du très chic quartier de Salamanca, au croisement des rues Vélasquez (l’une des plus exclusives de la capitale) et Villanueva, desservi par trois stations proches Velázquez, Príncipe de Vergara et Retiro, ce superbe hôtel 5 étoiles, inauguré le 19 avril 1952, est un bâtiment de style avant-gardiste classé et protégé du patrimoine architectural de Madrid. Et il y a de quoi en voyant cet édifice, de l’intérieur et de l’extérieur. Il a récemment été restauré et réserve pas mal de bonnes surprises. L’entrée est grandiose avec groom (en manteau, cape, chapeau haut de forme) pour vous ouvrir la porte ou porter vos bagages. Quelques marches et vous voilà dans le hall pavé de marbre et bordé de métaux brillants. Plus loin, le salon est doté lui aussi de matériaux clinquants. Côté déco, cet espace rassemble les prérequis d’un hôtel de luxe à l’anglaise. Moulures dorées et miroirs imposants sur les murs d’un vert olive très agréable pour le regard, velours épais sur les assises, moquette rouge très dense et suspensions en pampilles de cristal au milieu qui semble sorti d’un puits de lumière. Le bar attenant, très intimiste, lui s’orne de cuir et de bois précieux, pour le comptoir, les murs et les objets de décoration. Une certaine exubérance qui tranche avec la sobriété des étages tout au long desquels se déroulent 245 chambres et suites. Toutes affichent une belle aisance tant dans la taille que dans l’aménagement. Au sous-sol, un spa et une salle de sport ultra modernes sur une surface de 1500m2 auxquels les clients peuvent accéder par un petit ascenseur qui se trouve juste en face des chambres se terminant par 33 (233, 333, etc.). La liste des personnalités ayant séjourné dans cet hôtel est impressionnante, de Grace Kelly à Ernest Hemingway, plus récemment Adrien Brody ou Matt Damon. À noter, l’impressionnant buffet de petit déjeuner (c’est l’un de ses atouts les plus connus) avec tout ce que peut souhaiter la clientèle premium. Même du Champagne pour ceux qui ne peuvent résister à cette boisson pétillante dès leur lever ! Sa piscine extérieure est aussi l’un de ses must. Autre avantage, et non des moindres, il est situé à moins de 400 mètres de l’entrée la plus proche du parc du Retiro.

11H30 : ARPENTER LE PARC RETIRO

Le parc Retiro, anciennement Buen Retiro, est à Madrid ce que Central Park est à New-York. Le poumon vert de la ville ! Sur 125 hectares, il n’y a pas moins de 15000 arbres. Le roi Philippe IV et sa cour s’y détendaient en 1630. Aujourd’hui ce sont les Madrilènes qui en ont fait leur spot préféré dans la ville. Entre les grandes allées bordées d’innombrables statues, un bassin gigantesque sur lesquels naviguer en barque, des jardins botaniques, une roseraie et des espaces verts, cette gigantesque oasis, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2021, permet à chacun de se poser tranquillement, loin de l’effervescence de la ville, pour déjeuner sur l’herbe, dévorer un livre, faire du sport ou tout simplement se détendre. Avec ses arbres, il sert aussi de refuge lors de grosses chaleurs estivales. C’est aussi, dit-on, le seul parc au monde où une sculpture est dédiée au diable ou plus exactement à l’Ange Déchu chassé du Paradis… Bref, pour le sillonner de long en large, il faudrait quelques heures à pied voire la journée. Un peu moins en empruntant un vélo dans les abords du parc. Tout au long des allées, des petites guinguettes permettent de se restaurer.

13H : S’ÉMERVEILLER DES DÉTAILS DE LA PUERTA DE ALCALA

Par la Puerta de la Independencia, vous arrivez directement sur la Puerta de Alcalá, un arc de triomphe néoclassique à cinq arches. Si la structure en elle même présente un intérêt assez limité, ce sont les sculptures d’enfants qui la couronnent qui captent le regard. L’un est armé d’une lance et d’un bouclier. Il représente la force de l’âme. Fortitude ou courage, l’une des quatre vertus cardinale. Un autre porte une balance et un faisceau. Il représente bien évidemment la justice. Un troisième tient un étrier. C’est la tempérance. Un quatrième semble se regarder dans un miroir. La Prudence. Cette porte n’a pas été imaginée par un espagnol mais un… Italien ! Francesco Sabatini fut finalement choisi par le roi Carlos III. Classé monument historique en 1976, initialement il était vraiment une frontière entre la ville et ses extérieurs. Mais l’expansion du quartier de Serrano et de la rue Alcalá a transformé sa fonction.

14H : DÉJEUNER À LA PECERA DEL CIRCULO DE BELLAS ARTES

Après avoir eu les yeux rivés vers le ciel à scruter chaque bâtiment à l’architecture post-moderne tant ils sont ornés de détails inattendus et parfois d’une complexité jubilatoire, une halte déjeuner à La Pecera Del Circulo de Bellas Artes, véritable institution de Madrid au 42 Calle de Alcalá, s’impose. Ici, tout va très vite ! Très très vite même. Mais toujours avec sourire et amabilité. À peine assis et vous voilà avec la carte entre les mains pour choisir dans le menu du jour. Un plat à la carte ? N’y pensez même pas. Le serveur vous dira qu’il n’y en a plus. Les clients doivent s’enchaîner à la vitesse grand V. Ce sera donc la formule à 15€, si vous acceptez de manger dans la salle intérieure très bruyante. En terrasse, la formule déjeuner passe à 17€. Au choix, cinq entrées, quatre plats, quatre desserts ou un café, une boisson alcoolisée ou soft, la formule est plutôt bon marché. Dans l’assiette, les portions ne sont pas gigantesques mais les clients en sortent l’estomac plutôt bien calés jusqu’au soir.

15H : TRIPOTER LES FESSES D’UNE STATUE

Puerta del Sol, bien que cela paraisse étrange, de nombreux touristes et madrilènes touchent l’arrière train d’une statue représentant l’emblème de la ville, à savoir un ours s’appuyant sur un arbousier. Un peu à la manière de notre statue de Dalida sur la butte Montmartre dont la poitrine brille d’un certain éclat, à force d’être touchée. Si la statue de l’ours est assez récente – elle date de 1967 – le symbole est quand à lui beaucoup plus ancien puisqu’il date du moyen âge. En effet, l’ours et son arbousier sur un blason seraient apparus dès le 13e siècle. Auparavant, l’ours s’appuyait sur une tour mais un conflit entre la Ville et l’Église, concernant le contrôle des pâtures et des forets, a abouti à la transformation de la tour par un arbousier. Sur cette place, se trouve également la plaque du kilomètre zéro. Ce dernier sert également à numéroter toutes les rues. Les premiers numéros de chacune étant les plus proches de cette place.

15H30 : VISITER LE MUSEO DEL JAMON

En poursuivant Calle Mayor, en direction de la place éponyme, au numéro 7, le musée du jambon n’est pas un vrai musée à proprement parler. C’est en fait une immense boutique sur plusieurs étages – bar et charcuterie au rez-de chaussée, restaurant au premier étage – qui vend les meilleurs jambons de la péninsule ibérique. Serrano et Pata Negra fleurissent sur l’immense comptoir réfrigéré. En face, la Casa 1880 ou Museo del Turrón, vend bien évidemment du Turrón de Jijona aux amandes de toutes sortes (Yema Tostada, Crema a la Piedra, Turrón de Alicante, Chocolate Negro, Artesanos, etc) mais également l’autre spécialité espagnole : les mantecados. L’un des slogans de la boutique est de vendre « le Turrón le plus cher du monde ». Effectivement, il faut compter une dizaine d’euros pour 250g de ce délice aux amandes que vous trouverez un peu moins cher au duty free de l’aéroport, la marque et la gentillesse de la vendeuse en moins. Les jolies boîtes et packaging se paient… Quitte à y mettre le prix, optez pour les versions en boîtes métalliques comme la collection Sinestesia. Pour rejoindre la Plaza Mayor, empruntez la Calle de San Cristóbal, puis deux fois à droite Calle de Postas et Calle de la Sal.

16H : FLÂNER SUR LA PLAZA MAYOR

C’est l’une des places principales de Madrid mais aussi la plus belle. Autrefois elle délimitait la ville. Plusieurs fois détruite par le feu, elle ne prendra finalement son visage actuel qu’en 1854. Après l’incendie de 1790, l’architecte chargé de la reconstruction, Juan de Villanueva (un nom prédestiné) aurait aligné toutes les maisons sur la hauteur de la Casa de la Panadería, qui abrite aujourd’hui l’office de tourisme de la ville. La statue équestre de Philippe III est posée au centre de la place. Tout en arc, le tour de cette place est bordé de restaurants et de boutiques anciennes de chapeaux, pièces de monnaie, timbres… Cette place est au cœur du quartier historique de Madrid et de l’un des plus prisés par les touristes, los Austrias, le vieux Madrid.

17H : ADMIRER QUELQUES ÉGLISES BAROQUES

Dans le quartier de Los Austrias, dans un triangle entre le Palacio Real de Madrid, la Puerta de Toledo et la Puerta del Sol, de nombreuses églises réjouiront les amateurs du genre, croyants ou non, dont l’Église Corpus Christi (Iglesia del Monasterio Jeronimo Del Corpus Christi). Son entrée se fait discrète au 2 de la rue étroite de Puñonrostro. La façade de l’église est sur une placette qui donne une petite respiration à cette rue très étroite. Plus discrète encore est la vente des biscuits et gâteaux fabriqués par les nonnes. Il faut sonner à la porte en bois qui se trouve à droite de l’entrée de l’église pour en acheter. Il est également possible de visiter le monastère aux mêmes horaires que la vente de 8h30 à 13h et de 16h30 à 19h30 la semaine et de 9h30 à 13h et de 16h30 à 19h30 le dimanche. L’église, quant à elle, plutôt petite, possède un retable richement décoré avec au centre, sous le Christ sur sa croix, un tableau représentant la Cène. En longeant la rue Puñonrostro, puis en tournant à gauche sur la rue de San Justo, la Basilique Saint Michel (Basílica Pontificia de San Miguel) est un monument connu pour sa façade arrondie. Sa statuaire est criante de réalisme comme dans toutes les églises espagnoles. Dans l’une des chapelles latérales, la Vierge porte une couronne royale auréolée et solaire et un lourd manteau de velours noir sur lequel sont brodées des tiges fleurs en forme d’arabesques. Dans ses mains, un chapelet de perles blanches. Au 14 de la rue (calle) del Nuncio, l’Église San Pedro El Viejo, très austère à l’extérieur avec ses murs rouges démunis de toute fioriture, abrite une statuaire encore plus importante que la précédente église. La simplicité et la sobriété n’ont pas leur place ici. La Vierge et le Christ sont richement habillés de blanc, de noir, de violet, etc. en fonction des différentes fêtes religieuses. Jésus a les mains liées avec une véritable corde contre son cœur et porte une couronne d’épines. Les photos sont interdites mais si vous vous faites discrets sans déranger ceux qui prient, personne ne vous dira rien.
L’Église affiche les horaires de messes à l’entrée ainsi que celle de l’Église Royale Congrégation de Saint Isidore de Madrid (Nuestra Senora del Buen Consejo y San Isidro) à quelques encablures de là.

18H : CHILLER DANS DES TAVERNES MADRILÈNES

Face à l’église, la Taberna Austrias, un restaurant-bar des plus sympas. Une déco simple de bois blond rehaussé par des guirlandes lumineuses et un service plus qu’agréable. La première Margarita est parfaite. La seconde également. En reprenant la rue del Nuncio vers le nord, Carlos et Joakim vous attendent à El Madrono, 10 Calle de Latoneros. Tout en longueur avec une petite salle en hauteur, ce lieu est un restaurant-bar à tapas mais avant tout une fabrique de liqueurs en tout genre à déguster en apéritif avec sa gaufrette en chocolat. Ses murs intérieurs (jaune pétant) et extérieurs (vert et rouge) sont recouverts de carreaux colorés représentant des scènes classiques de vie espagnole. La plus drôle est très certainement une reproduction d’un tableau de Vélasquez conservé au Musée du Prado normalement intitulé « El Triunfo de Baco o Los Borrachos » mais abrégé par « Los Borrachos » sur les murs du restaurant dont la traduction est « Les Ivrognes ». A peu près l’état dans lequel ressortent les clients qui auront goûté à toutes les liqueurs offertes par le duo joyeux et accueillant. Cette décoration de carreaux de céramiques, plus connue sous le nom d’Azuleros, est une coutume espagnole, héritée des maures, visible sur les murs des tavernes traditionnelles dont la plus célèbre est très certainement Viva Madrid, 7 Calle de Manuel Fernández y González, entre les stations Sevilla et Antón Martín.

20H : FINIR SON CITY BREAK AU MERCADO SAN MIGUEL

À une centaine de mètres de la Plaza Mayor, le Mercado San Miguel est le lieu incontournable de la capitale où la jeunesse madrilène aime se retrouver pour prendre un verre après le travail ou dîner sur le pouce. Cette ancienne halle inaugurée en 1916 à la place de l’église de San Miguel de los Octoes est une structure de fer parée de verre. Véritable temple gastronomique de la ville, à l’intérieur de multiples corners pour boire et manger des spécialités culinaires pour certaines élaborées par des chefs espagnols ou étrangers. De poissons, viandes ou légumes, les tapas envahissent les stands et en mettent plein les yeux dans leur diversité. C’est bien simple, il y en a pour tous les goûts. Au centre des tables et des chaises sont dressées pour se poser entre amis. Pour les fans du Spritz, Dariana au stand Apérol et Campari vous préparera un cocktail parfait. De quoi terminer en douceur ce city break avant de regagner ses pénates.