MÁGLIE, LA GRANDE OUBLIÉE DES PARCOURS TOURISTIQUES
Máglie ne fait pas partie des circuits touristiques classiques. Elle n’est dans aucun guide, pourtant, pleine de charme il y règne une sérénité loin de l’effervescence des villes côtières. Notamment le soir. Son centre est particulièrement huppé et bien entretenu. Les rues sont impeccables. Boutiques chics forment une enfilade continue et la population rencontrée semble plus que aisée. Máglie possède de jolis bâtiments dont un sublime palais partiellement investi par La Trombettiera, une osteria. Dans l’immense cours du palais – désormais restaurant – il est agréable de se laisser bercer par le doux murmure des conversations et par le souffle rafraîchissant de la petite brise qui vient atténuer l’étouffante chaleur moite des soirées d’été. Très traditionnels, les antipastis (peperoni alla tajerina, pitta di patate, Frisella, formaggio, pittule) sont servis avec générosité en entrée. Orecchiette (la grande spécialité de Bari) al sugo con polpettine, sagne « ncannulate » al sugo con costine di maiale, parmigiana, polpette, pezztti di cavallo, pollo con patate al forno, insalata di pomodori sont proposé en primi (premiers plats) et secondi e contorni (plats de résistance et garnitures).
Máglie permet de rejoindre Otranto. Les petites routes secondaires ouvrent la voie vers le jardin mégalithique le plus grand d’Europe. Dolmens et menhirs sont à découvrir (parfois difficilement car très mal indiqués) à Giurdignano, Minervo di Lecce, Uggiano la Chiesa, Giuggianello, San Totaro, San Paolo, Discusi (ou Li Scusi)… Otranto, comme la plupart des stations balnéaires de la côte adriatique, possède sa vieille ville construite à l’intérieur d’une puissante enceinte fortifiée et bien sûr son imposant château. Le pavement de mosaïques du XIIe siècle à l’intérieur de la Cathédrale dell’Annunziata est l’un des points d’orgue de la ville mais d’autres joyaux sont disséminés au fil des ruelles.
LA POINTE DU SALENTO, TERRE DE FRONTIÈRES BORDÉE PAR DEUX MERS
En suivant la route en corniche d’Otranto vers le sud, un paysage sauvage peuplées de falaises abruptes – où trônent quelques antiques constructions comme la tour de guet Minervo à Di Santa Cesarea Terme – se laisse découvrir à chaque virage. Entre Otranto et Castro, une enfilade de grottes marines viennent ronger la côte. L’exploration de la Grotta della Zinzulusa à Castro est fascinante et n’a rien à envier à celle de Castellana Grotte, bien que cette dernière soit considérée comme le plus bel ensemble spéléologique italien avec ses cavernes d’une longueur de 3km à 70m de profondeur. Plus au sud, Santa Maria di Leuca marque une frontière entre la mer adriatique et la mer ionienne. À partir de ce point de rencontre entre les deux mers, en remontant vers Gallipoli et Taranto, les nombreuses criques et grottes de la côte adriatique laissent place à de magnifiques plages notamment celle de Baia Verde et de Lido Pizzo – située au cœur du Parc Régional Naturel de Porto Selvaggio – au Sud de Gallipoli ou encore de Porto Cesareo et ses eaux cristallines, Torre del Ovo ou Torreta entre Gallipoli et Taranto. La vieille ville de cette dernière est totalement délabrée. De petits trésors comme le Cloître di San Domenico ou la Cathédrale San Caltado sont cependant à découvrir au cœur des ruelles peu entretenues. À découvrir également, le Musée Archéologique National – et sa célèbre collection d’orfèvrerie – et le Château Sant ‘Angelo.
Texte et photos : Maeva Destombes. Les photographies de cet article ne sont pas libres de droit.
PHOTOGRAPHIES DU SALENTO SUD