Après des notes de tête fusantes, Rouge Smoking Extrait révèle un fond suave et raffiné, pas trop sucré, dont l’empreinte olfactive est plus tenace que Rouge Smoking.
C’est devenu presque un rituel chez BDK. Les best-sellers se transforment en extrait où le jus est retravaillé voire réinventé pour plus d’intensité et de sensualité. Après Gris Charnel et Pas ce Soir, c’est Rouge Smoking qui fait « peau neuve » dans une version plus vibrante et affirmée, Rouge Smoking Extrait. Un choix idéal pour le nouvel opus de la jeune marque de parfums de niche.
ROUGE SMOKING : QUAND LE PARFUM REND HOMMAGE À L’ICÔNIQUE SMOKING FÉMININ
Troisième best-sellers de la marque alternative après Gris Charnel (2022 par Malthide Bijaoui, Mane) et Pas Ce Soir (2023 par Violaine Collas, Mane), Rouge Smoking est né en 2018 sous les doigts, ou plus exactement sous le nez, d’Amélie Bourgeois, de Flair Paris, studio indépendant de création de parfums. Un jus autour de la cerise avec une intention plus marquée que dans certains parfums. La Petite Robe Noire, où la cerise n’apparait qu’en filigrane, avait lancé une petite vague de parfums avec des notes de cerise. Ce fruit était alors très novateur dans la parfumerie à l’époque. Le jus de Guerlain laisse apparaître une cerise noire en notes de tête, récessive, si furtive que seuls les aficionados de la parfumerie peuvent la détecter. Et encore !
Rouge Smoking, le premier opus, s’articulait autour de la bergamote d’Italie, d’un accord cerise et d’une pointe de baies roses aux accents poivrés en note de tête, d’absolu de vanille noire en notes de cœur et d’ambroxan, de cashmeran, de fève tonka, de labdanum et de muscs blancs en notes de fond. Un oriental assumé très contemporain avec la volonté de célébrer une sensualité parisienne volontairement dépourvue de fleurs. Ce premier opus rendait hommage au créateur de mode Yves Saint Laurent, mythique pour avoir, entre autres, habillé les femmes avec des smokings empruntés au dressing des hommes. Une mode immortalisée par Helmut Newton. À contre courant des canons de la beauté, ce smoking, apparu dans la collection de haute couture automne-hiver 1966-1967, ne s’était vendu qu’à un seul exemplaire avant de devenir la pièce la plus iconique de son époque et du style YSL. La mode et le parfum ont toujours occupé une place importante dans la vie de David Benedek, le créateur de la marque BDK née en 2016. « J’ai fait mes études à l’Institut Français de la Mode (cursus Parfums et Cosmétique, ndlr). Mes deux couturiers préférés, étaient Yves Saint Laurent et Alaïa. J’ai toujours aimé la démarche créative de Saint-Laurent, qu’il ait pris un vêtement du vestiaire masculin pour le transposer au vestiaire féminin ». Ces photos de mannequins habillés en smokings et photographiés par Helmut Newton ont nourri l’imaginaire de David. Un smoking, et pourquoi pas un smoking en velours rouge. Une couleur qui n’est pas sans lui rappeler le quartier de Pigalle, l’atmosphère sensuelle et glamour qui y règne. David, qui associe beaucoup les matières comme le tissu à des couleurs avait donc chargé Amélie d’imaginer un jus qui serait la « retranscription » de ce velours rouge. L’équipe de Flair Paris est donc partie sur l’idée d’un accord cerise ambré et vanillé, un accord velouté dont la couleur du fruit renvoie à ce velours rouge.
L’INTENSITÉ DE ROUGE SMOKING EXTRAIT REVISITE LA SENSUALITÉ PARISIENNE
« Pour Rouge Smoking, nous avions vraiment poussé cette cerise travaillée comme un noyau, plutôt amandé, et avec un effet liquoreux kirsch. Tout ça sur un fond très ambroxan, qui est une matière première tellement fantastique et sensuelle. Beaucoup de vanille, beaucoup de tonka, et une pointe de rhum pour lui donner un côté un peu fun » détaille Amélie. L’ambroxan, parfaite reproduction en molécule de synthèse de l’ambre gris, si rare et cher, dégage des senteurs boisées, ambrées, voire animales. David ressentait le besoin de pousser l’exploration de certaines facettes et matières de Rouge Smoking. L’accord cerise, la vanille et la fève tonka se prêtaient bien à l’exercice avec une concentration plus élevée. « Il y a beaucoup plus de nuances dans Rouge Smoking Extrait. Il a une tête beaucoup plus vive. Nous lui avons apporté une mandarine rouge, quelque chose de très pétillant, très joyeux dans les notes de tête ». La cerise sélectionnée pour cet extrait de parfum est une bigarreau Napoléon qui présente un aspect moins noyau, moins amandé, plus charnue et plus fruitée. Dans la feuille de route, David voulait un fond encore plus sensuel, plus chaleureux, plus envoûtant. Cette structure olfactive a donc été travaillée avec du bois de Oud de Thaïlande aux facettes boisées et cuirées, à l’animalité discrète, contrairement aux nuances habituelles de ce bois exotique, avec un accord Safran. « Je trouve que le safran apporte du caractère, un côté assez fusant. C’est une épice à la fois chaleureuse et à la fois hyper élégante » précise David. « Nous avons un fond très chaud et texturé. Il y a une rémanence hyper sensuelle et charnelle qui apporte une autre dimension par rapport à l’original » souligne Margaux Le Paih Guerin, qui a développé l’accord cerise dans le but de la rendre très juteuse. Un accord unique exclusif pour l’extrait de parfum BDK.
Par association d’idée, un autre accord, plus insolite, presque liquoreux comme le Bayley’s vient envelopper l’accord cerise d’une douce gourmandise à dévorer sans prendre de kilos ! « Nous avons introduit un accord lait, comme si nous avions trempé la cerise Napoléon dans un peu de lait. Pour accentuer une gourmandise non calorique » détaille Amélie. « Cet accord lait apporte vraiment un côté hyper onctueux et sensuel au fond. Et ça rajoute une dimension un peu addictive aussi. En parallèle avec la cerise très juteuse » complète Margaux.
Rouge Smoking Extrait possède en notes de tête non seulement cet accord cerise et cette mandarine rouge du Brésil mais aussi un accord amande, des baies roses, de la bergamote, de la cannelle et de l’élémi. Le cœur s’articule autour de la fève tonka d’Amérique du Sud, du baume du Pérou, l’accord lait (milk lactone) et du labdanum d’Espagne. Les notes de fond sont nombreuses pour créer cette colonne vertébrale qui permet au parfum de laisser un sillage unique : bois de oud, vanille noire de Madagascar, rhum de Martinique, patchouli d’Indonésie, benjoin résinoïde, safran, cypriol, ambroxan, amber extrem, ambrocenide (note boisée) et boisambrene forte (note de cèdre blanc).
Alors que la version originale laissait un sillage poudré et très amandé sur le fond notamment grâce à la fève tonka, un brin bois fumé, Rouge Smoking Extrait laisse apparaître un jus suave et raffiné, pas trop sucré, dont l’empreinte olfactive est plus tenace. La marque qui compte aujourd’hui 21 parfums répartis dans quatre collections (Parisienne, Matières, Azur et Exclusive) tient son ADN des parfums de peau, ceux qui laissent un sillage et provoquent une émotion. David assure que la liste des parfums BDK ne dépassera jamais le nombre de 25 références. Certains pourraient donc disparaître, à notre grand dam…
BDK, Rouge Smoking Extrait de parfum, 100ml, 260€.