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Que celle qui ne possède pas une petite robe noire dans son armoire lève le doigt. Les avis sont unanimes : la petite robe noire est un basique intemporel qui va à tout le monde et se porte en toutes occasions. L’important est de savoir l’accessoiriser mais surtout de choisir la bonne coupe.

LES ORIGINES DE LA PETITE ROBE NOIRE

Même si c’est Gabrielle Chanel – dite Coco Chanel – qui a eu une formidable idée de pur marketing en inventant le concept de « la petite robe noire », l’époque était sans nul doute très inspirante. Le noir qui porte en lui l’empreinte du chic, de la sobriété, de la modernité a été depuis le XVIe siècle un signe extérieur de haut statut social – de deuil aussi – puis un incontournable dans la mode. Le noir s’est donc imposé comme une évidence… Dans les années après-guerre, les femmes portent le deuil et ont adopté la robe noire (entre-autres) sans sourciller comme au XIXe siècle où ce deuil durait deux longues années. Coco Chanel a su saisir au vol cette mode de la rue pour en faire sa marque de fabrique. Les ourlets raccourcissent, les formes deviennent plus pratiques.
Gabrielle Chanel est initialement couseuse puis modiste, d’abord installée à Paris puis à Deauville où elle fabrique et vend aux femmes de la haute société fuyant l’avancée des allemands, des vêtements d’une simplicité élégante et décontractée : des chapeaux, des blouses et des chemises. Puis en 1914, elle réalise sa première robe chemise avant de proposer des twins set en jersey – matière qu’elle affectionne particulièrement – à accorder avec des jupes droites. Dans sa boutique de Deauville et celle de Biarritz dès 1915, les clientes peuvent aussi y trouver des robes longilignes dépourvues de taille, des marinières. Dès 1920, elle met à l’honneur un pantalon à large jambe directement inspiré des marins. Blazers, pyjamas ou cabans sont « empruntés » aux garçons. Mais cette sobriété et cette praticité qui caractérisent ses collections résultent aussi de ses jeunes années vécues dans l’Abbaye cistercienne d’Aubazine (ou Obazine) en Corrèze. Les lignes épurées de ses vêtements et les tonalités de noir, de blanc et de beige qui les accompagnent sont un héritage direct de cette étape de sa vie. Simplicité n’étant pas synonyme d’austérité, Coco Chanel accessoirisait sa petite robe noire, un modèle réalisé en 1926 initialement inspiré de la ligne très simple de la chemise. C’est aussi elle qui lança la mode des bijoux fantaisies très imposants capables de réveiller la petite robe noire la plus stricte.
À la même époque, la petite robe noire fut aussi très souvent mise en avant dans les collections d’Edward Molyneux. Cet indémodable vêtement poursuivra ainsi sa route en habillant toutes les plus grandes stars du cinéma ou de la jet set : L’inoubliable Audrey Hepburn vêtue de sa robe fourreau signée Hubert de Givenchy dans la première scène de Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s) en 1961, Lauren Bacall et sa robe fourreau avec un décolleté en cœur et des manches chauve-souris en 1945, Mireille Darc et sa vertigineuse (surtout verso) robe fourreau crée par Guy Laroche en 1972, Lady Di et ses multiples petites robes noires dont la « revenge dress » qu’elle portait pour un dîner Vanity Fair en 1994…

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Portée avec des accessoires différents, une même robe peut donner plusieurs styles… Le jour avec des chaussures plates, c’est la tenue idéale pour aller au bureau. Le soir avec des talons aiguilles, votre robe vous donnera une allure plus sexy.

CHOISIR LA BONNE COUPE ET LES BONS ACCESSOIRES

La petite robe noire est donc un basique incontournable, sexy mais moins connotée sexuellement qu’une robe rouge. La petite robe noire est le vêtement à avoir dans sa penderie et qui intelligemment accessoirisé peut faire sensation dans n’importe quel type d’événement. Elle s’adapte à toutes les situations, se porte de jour comme de nuit… Autant dire qu’il est important de bien choisir la bonne forme selon ses goûts et sa morphologie. La petite robe noire sait rendre belle celle qui la porte à condition de bien la porter pour ne pas virer veuve sicilienne inconsolable.
Des bras musclés ou des épaules carrées ? Choisissez un modèle chemisier c’est à dire un modèle avec des manches s’arrêtant au début des avant-bras. Pour équilibrer les volumes, optez pour une forme un peu évasée en bas et une forme très ajustée en haut.
Petite et ronde ? Une robe tunique ou trapèze sera parfaite.
Forte des hanches ? Un seul modèle : la robe patineuse ou corolle, un modèle très évasée à partir de la ceinture mais près du corps au niveau de la poitrine. Cette robe permet d’affiner les hanches. À éviter cependant si vous avez des jambes épaisses. La robe moulante vous est strictement interdite sauf si vous assumez parfaitement vos hanches généreuses.
Pour mettre en valeur une poitrine généreuse, rien de tel qu’une robe dos nu ou avec un décolleté plongeant. Les robes fourreau ou les robes portefeuille vous iront à la perfection mais également celles dotées de fines bretelles qui mettront en valeur vos précieux atouts.
Les plus minces n’hésiterons pas à choisir un modèle volumineux qui donne la vedette à des superpositions, des volants, des smocks, des plis… Bref tout ce qui va permettre d’élargir un peu une silhouette.
Côté accessoires, tout est permis ou presque. Par exemple sur une petite robe noire à la coupe parfaite comme sur ce site, vous pouvez porter un blouson style perfecto, agrémenté d’escarpins à talons hauts pour un effet très glam’rock. La même robe accompagnée d’un trench coat et d’une paire de ballerines ou de babies sera largement gagnant pour une journée de travail. L’idée est de faire cohabiter les contraires : si votre robe est simple, misez sur les accessoires imposants. Si votre robe est déjà très chargée, des accessoires plus discrets feront l’affaire.

Par Maeva Destombes

Copyright des photos : Dean Drobot/Shutterstock