Une conférence donnée à la Cité des Sciences et de l’Industrie le 28 février dernier a permit de faire le point sur le Pin de Polynésie, l’une matière première issue du monde tropical.

La conférence du chercheur Christian Sales, responsable du programme de valorisation des produits forestiers, au sein du CIRAD, était axée sur la Guyane. Sur un pays faisant la moitié de la superficie de la France métropole, 500 à 1000 fois moins d’arbres sont produits. Couper un arbre n’est pas forcément négatif comme pourraient le penser les écologistes. En Guyane, la forêt vieillit peu et mal. L’arbre est donc coupé avant qu’il ne tombe. Dans cette forêt, 300 espèces pourraient être potentiellement utilisées, mais seulement 30 espèces le sont réellement. Même si le sujet principal de la conférence était la forêt de Guyane le chercheur a cependant répondu à des questions concernant la Polynésie Française.

Sur le territoire polynésien, l’idée est de promouvoir le pin. C’est pourquoi des recherches ont été effectuées depuis 1977 sur cet arbre. Les premières plantations on vu le jour à cette époque sur des terrains de montagne impropres à toute agriculture. La plupart du temps ce furent des landes à fougères. Le pin de Polynésie est comparable à des espèces des USA (Douglas) ou de Nouvelle-Zélande, mais parfois certains bois sont de qualité supérieure à ceux que l’on trouve dans ces pays.

Des études, réalisées à Montpellier, ont permis de valider l’utilisation de ces bois pour plusieurs usages. Le pin de Polynésie peut être employé pour les constructions diverses comme les pontons, les hangars, les poteaux électriques, les glissières de sécurité des routes ou les charpentes, les parquets, la menuiserie… Cette espèce de bois pourrait être utilisée en substitution d’essences résineuses dont on se sert régulièrement en métropole comme le pin sylvestre, le pin radiata, le sapin, l’épicéa… C’est une variété qui possède de nombreux avantages comme par exemple le fait d’être une matière première renouvelable, un matériau esthétique (sa couleur est d’un jaune pâle à brun et son grain est fin) qui se révèle être également un excellent isolant thermique. C’est de plus un matériau qui accepte tous les traitements ignifugeants permettant un classement comme matériau non inflammable.

Cependant un problème, et non des moindres, demeure : les zones de production sont situées à un lieu du globe (la Polynésie) alors que les zones d’utilisation sont à une autre localisation du globe (la France métropolitaine). La ressource n’est pas là où l’on en a forcément besoin. Quelles solutions pourraient permettre de résoudre cet inconvénient pour un bois qui possède toutes les qualités d’un bon bois ?

Par Maeva Destombes

Copyright de la photo : Claude Daigremont