Avec un objectif macro, vous pouvez passer en quelques secondes d’un plan très large à des détails de votre mise en scène.

La photographie culinaire vous intéresse et pour cause ! Vous aimeriez illustrer votre blog de recettes de cuisine. Oui mais vous n’arrivez pas à donner un aspect appétissant à vos clichés. Avec ce dossier, Délices va vous aider pas à pas à réaliser des photographies culinaires dignes des plus beaux magazines de cuisine.

Qu’est-ce que la photographie culinaire ? Tout d’abord une photographie culinaire doit représenter la réalité, être dans le vrai. Ce que l’on photographie doit être ce que l’on mange. Finies, les photographies culinaires des pubs ou des magazines culinaires des années 70 et 80 où les aliments faisaient tout sauf vrai, où l’on avait l’impression d’aliments artificiels qui ne se mangeaient pas. Dans un plat, vous devez déterminer le point central de votre cliché. Quelle est la véritable vedette de votre photographie ? Est-ce ce bout de viande, cette miette de pain ou cette pomme que l’on vient de croquer ? Il faut que le regard de celui qui admire votre cliché arrive directement sur l’objet important de votre photographie. Son regard ne doit pas être dévié et se placer ailleurs. L’objet mis en valeur doit donc donner envie de manger, éventuellement de réaliser la recette. Votre spectateur doit se lécher les babines uniquement en regardant votre photographie. Votre cliché doit donc provoquer le désir, celui de manger l’objet principal du cliché. Il doit être beau et vivant.

Matériel adéquat

L’équipement est le premier point pour réaliser des photographies culinaires intéressantes. Il vous faudra tout d’abord un trépied photographique. Selon l’ouverture de votre objectif, vous utiliserez bien souvent une vitesse relativement lente et qui dit vitesse lente, dit poser son appareil. Par exemple une vitesse de 1/10ème nécessite une stabilité sans laquelle aucun point ne sera net sur votre photographie, pour une vitesse standard de 100 iso. L’ouverture de diaphragme dépend de ce que vous voulez transmettre dans votre image. À f/1.8 il n’y aura qu’un infime point de netteté, et si votre appareil bouge légèrement ou si votre vue n’est pas excellente, il est possible que toute votre image soit floue. À f/2.8 la zone nette commence à s’étendre. f/4 est une bonne alternative pour ne pas avoir une zone nette trop réduite. f/5.6 est une ouverture intéressante à partir du moment où vous intégrez des mains et le geste de cuisiner.

Pour obtenir un joli mouvement il faudra alors utiliser pour cette ouverture une vitesse plutôt lente (1/60 semble adéquat pour une photographie qui ne soit ni trop floue ni trop figée). Cette vitesse ne devra pas être trop lente pour éviter le flou de bougé (qui peut être intéressant si c’est votre parti pris). Une vitesse plus rapide figera le mouvement et donnera des photos un peu trop statiques et inesthétiques. Pour les mouvements de geste vous ne serez pas obligé d’utiliser un trépied.

Pour vos photographies de plats prise à l’aide d’un trépied, vous devrez également pallier les micro-vibrations naturelles lors du déclenchement de la photo. Pour cela utilisez un déclencheur un déclencheur souple, une télécommande infrarouge ou plus simplement le retardateur. Afin d’éviter les vibrations résiduelles liées au déclenchement et, par conséquent, au soulèvement du miroir, l’astuce qui consiste à suspendre à l’objectif un poids s’avère très judicieuse. Il sera aussi possible de prendre la photo miroir relevé si l’appareil le permet.

Côté objectif

Quel objectif choisir pour quel résultat ? Pour des photographies culinaires où l’on voit l’assiette entière avec le point net que vous souhaitez, optez pour un 50 mm lorsque vous êtes en plein format. Attention cependant au facteur multiplicateur si vous n’êtes pas en plein format. Si votre capteur est un APS-C (23,6×15,8mm) ou un capteur  d’un autre format (18×13,5mm, 22×15 mm, 4/3″, 28,77 x 18,7 mm…) optez alors plutôt pour un objectif 28mm qui transformera votre objectif en véritable « 50mm ». Selon les marques, les capteurs ont un facteur multiplicateur variant entre 1,5 et 1,6. Il est donc important que vous ayez connaissance de la taille réelle de votre capteur.

Autre objectif très utile voire indispensable, l’objectif macro. Celui-ci permet en effet de photographier des petits objets à des distances rapprochées. On atteint avec cet objectif un rapport de reproduction de 1/2 voire 1/1 qui correspond concrètement à la même taille pour l’objet photographié que son image sur le capteur, à condition bien sûr d’avoir un plein format, et donc correspondant à l’angle de champ de vision humain. Les avantages de cet objectif sont nombreux. Tout d’abord pas besoin de changer d’objectif si vous voulez faire une photographie macro puis prendre le plat dans sa totalité. En quelques secondes et sans accessoires, vous pourrez passer d’une mise au point macro à une mise au point plus éloignée. Vous n’aurez plus besoin de jongler avec les bagues allonges ou les lentilles additionnelles (filtres close-up ou bonnettes) pour faire des clichés avec des rapports de reproduction différents.

L’objectif macro permet également de produire des photographies de très haute qualité dès les grandes ouvertures. Le résultat ne sera jamais aussi excellent avec un objectif 50 mm auquel vous aurez ajouté des bagues allonges. Un objectif macro permet également une profondeur de champs importante. Il supporte en effet une forte fermeture du diaphragme sans trop de perte de qualité (la diffraction ne peut empêcher cependant une légère perte de qualité). L’inconvénient de cet objectif reste son prix, il sera toujours plus onéreux qu’un filtre close-up ou qu’un kit de bague allonges. Mais si la photographie culinaire est votre passion, alors l’investissement en vaut largement la chandelle.

La bonne lumière

Si vous en avez la possibilité, photographiez en lumière naturelle. La meilleure lumière pour prendre des photographies culinaires et la plus économique est en effet sans conteste la lumière du jour, dans la mesure où l’on sait l’appréhender. En effet, la lumière du soleil n’est pas constante, ni uniforme. Il faut donc s’adapter aux nuages et éventuellement à la pollution atmosphérique. La lumière du soleil ou la température de couleur du soleil varie en fonction des moments de la journée. Faites des essais et prenez un parti pris pour les tonalités de vos photos. Sachez qu’à l’aube, les tons seront assez froid et plutôt bleutés. À midi l’éclairage est plutôt neutre, ni trop bleu, ni trop orangé. En milieu d’après-midi jusqu’au coucher de soleil, les tonalités sont franchement orangées.

La plupart des appareils photos permettent de régler la température de lumière. Les réglages pré-établis par les fabricants d’appareils photographiques sont généralement « lumière du jour », « ombragé » et « nuageux ». Vous pouvez aussi personnaliser votre balance des blancs ou votre température de couleur. Pour rappel, la lumière du jour avec le soleil au zénith a une température au environ de 5400°K. Une zone très ombrée en plein jour à une température entre 7000°K et 25000°K. Par contre un ciel nuageux n’a qu’une température de 6000°K. Bien souvent, en lumière naturelle la source de lumière ne vient que d’un côté, généralement une fenêtre ou une baie vitrée. Il faudra donc que vous installiez un système de réflexion de la lumière pour que votre objet soit correctement éclairé.

Pour déboucher les ombres trop marquées, une surface réfléchissante est indispensable. Il peut s’agir d’un réflecteur acheté dans le commerce, ou d’une feuille de papier (format raisin par exemple) que vous ferez tenir debout par un système de votre choix.  Si vous êtes bricoleur, vous pouvez aussi vous fabriquer une cage à l’aide d’un grand carton. Le principe est de garder 3 côtés (que vous devrez peindre côté intérieur en blanc ou couvrir de papier blanc) du carton.  Vous poserez ensuite votre carton sur une surface blanche ou une jolie nappe. Si l’on ne garde que 3 côtés d’un carton, c’est parce que le 4e côté correspond à l’endroit où vous allez vous placer avec votre appareil photographique.

Pour atténuer les ombres situées devant l’assiette, aidez-vous d’une feuille de papier format A4 ou d’un petit réflecteur. Pour atténuer ces ombres résiduelles, vous pouvez également utiliser un flash même en lumière du jour. Par contre cela dépendra de votre « stylisme » culinaire. En effet, une assiette ou un couvert chromé sera impossible à utiliser avec le flash, car ce dernier y laisserait un point lumineux assez disgracieux. Pour un effet plus diffus de la lumière de votre flash utilisez un diffuseur de lumière à placer directement sur votre flash. La température du soleil et celle du flash étant proches  vous aurez des résultats assez satisfaisants.

Lorsque vous n’avez pas la chance de pouvoir travailler en lumière naturelle, la lumière artificielle s’imposera, mais sachez que c’est une source de lumière est assez onéreuse car elle nécessite l’achat de matériel. Pour cela il vous faudra plusieurs sources de lumière soit une lumière flash soit une lumière continue et si vous optez pour cette dernière, l’achat d’une cage à lumière sera indispensable. En lumière continue, les torches existent soit en température tungstène (3200°K) ou en température lumière du soleil (5000°K).

Côté stylisme

Ce que l’on appelle le stylisme en photographie culinaire est l’ensemble de votre mise en scène : votre support ou nappe, les assiettes, les couverts, et tous les autres éléments de la photographie y compris la recette elle-même. Pour animer votre recette n’hésitez pas à y introduire des éléments graphiques et colorés comme des baies ou des feuilles de persil, de coriandre ou autres. Côté nappe ou support et ambiance générale de la photo : oubliez la surcharge et faites dans l’ultra-simple et l’hyper dépouillé. N’oubliez pas que votre plat est l’élément le plus important de votre photo. Le regard doit directement se poser sur cet objet et non pas être perturbé par d’autres éléments de la photographie qui sont là la plupart du temps pour équilibrer la composition ou apporter des touches de couleurs qui vont contrebalancer celles de l’élément principal.

Pour mettre en valeur votre plat, rien de mieux que les contenants et les fonds de couleur foncé. Avec une assiette blanche, vous avez tous les risques de faire la mesure de la lumière sur l’assiette : le résultat sera une photographie avec une assiette bien exposée mais une recette et des ingrédients trop foncés. Le réalisme de votre photographie passe aussi par les petits détails qui loin de voler la vedette à l’élément principal de votre photographie vont au contraire appuyer le côté véridique de la scène. Par exemple si vous prenez une soupe en photographie, n’hésitez pas à poser à côté du bol, une cuillère à soupe que vous aurez préalablement plongé et léché. Si c’est un plat en sauce cela peut-être du pain grignoté posé à côté. L’assiette que vous présentez en photographie doit ressembler à l’assiette que vous pourriez avoir devant vous.

Que ce soit d’un point de vue du matériel, du stylisme ou de la lumière, SIM-PLI-CI-TÉ est le mot d’ordre et prouve une fois de plus que rien ne sert d’investir beaucoup d’argent pour créer vos clichés culinaires, mais qu’une chose est plus importante que le reste : la créativité ! Pour entraîner votre œil à réaliser de jolis clichés, n’hésitez pas à regarder des magazines culinaires et à surfer sur le Web pour regarder les photos des autres blogs culinaires.