Culturelle, festive, bariolée, Barcelone ne cesse d’attirer tous les ans une flopée de touristes venus du monde entier ainsi que l’œil aiguisé des réalisateurs, séduits par le charme bohème de cette ville méditerranéenne. Pour votre prochaine escapade du weekend, découvrez l’atmosphère des différents quartiers de la ville à travers l’œil de trois réalisateurs renommés.

BARCELONE CULTUREL AVEC « VICKY CRISTINA BARCELONA » DE WOODY ALLEN

Le pitch : Deux Américaines, Vicky (Rebecca Hall) et Cristina (Scarlett Johansson), décident de passer un été à Barcelone. Alors qu’elles s’imprègnent de la richesse culturelle de la ville, elles font la rencontre d’un artiste, le séducteur Juan Antonio (Javier Bardem) lors d’un vernissage. Celui-ci leur propose, sans autre forme de procès de s’envoler avec lui pour Oviedo, où ils iraient explorer les beautés de la ville et les plaisir de la vie.
Woody Allen a réalisé ce film en 2007 dans l’idée que Barcelone devait être un personnage à part entière. Il en saisit le charme bohème, romantique, et notamment la richesse culturelle. Pour découvrir Barcelone sur les pas du génie New-Yorkais, comme Cristina, aspirante artiste, inspirez-vous des œuvres de Gaudí. On voit notamment les deux jeunes femmes visiter le toit de la Casa Milà surnommée La Pedrera, un hôtel particulier conçu par l’artiste en s’inspirant de la nature tant d’un point de vue technique qu’esthétique : les toits imitent la forme des feuilles pour évacuer l’eau naturellement, le carrelage est inspiré de coquillages fossilisés. L’architecte a étudié la nature de très près, dans l’idée que les végétaux avaient mis au point des stratagèmes architectoniques très précis. Il considérait la nature également comme une expression de la divinité, d’où les toits et façades tout en courbes. Selon lui la ligne droite appartiendrait aux hommes, et la courbe à Dieu.
Dans le long métrage, les deux jeunes femmes visitent également la fondation Joan Miró. Perché tout en haut de la ville, ce bâtiment contemporain blanc sur fond de ciel bleu, visible depuis chaque pièce grâce aux grandes baies vitrées, rappelle la palette chromatique de couleurs primaires de l’artiste. Il abrite une vaste collection de ses œuvres, depuis les tableaux jusqu’aux sculptures, certaines faites pour être placées en extérieur, afin que l’art puisse faire partie du décor et donc de la vie des hommes. Une manière de rendre l’art accessible à tous au lieu de le réserver à une certaine élite intellectuelle.

BARCELONE FESTIVE AVEC « L’AUBERGE ESPAGNOLE » DE CÉDRIC KLAPISCH

Le pitch : Xavier (Romain Duris), étudiant en sciences économiques, quitte sa vie parisienne bien rangée pour un Erasmus à Barcelone afin d’améliorer son espagnol. Il se met en collocation avec 7 autres étudiants venus des quatre coins de l’Europe, dans une ambiance multiculturelle de fête et d’insouciance, qui lui permettront d’apprendre à mieux se connaître.
Pour vivre Barcelone selon Klapisch, oubliez l’hôtel et louez plutôt un appartement entre amis sur des sites comme Holidu. Vous aurez ainsi tout le loisir de faire des rencontres auprès des bancs incrustés de mosaïques du parc Güell, après vous être émerveillé sur les hauteurs de la Sagrada Familia, deux autres œuvres de l’architecte Gaudi. Enfin, n’oubliez pas d’enchaîner les bars jusqu’au petit matin en commençant par le bar à tapas « l’Iposa », où se retrouve la bande de l’Auberge espagnole, le tout bien arrosé de sangria.

BARCELONE DÉBRIDÉ AVEC « TOUT SUR MA MÈRE » DE PEDRO ALMODOVÁR

Le pitch : Suite à la mort tragique de son fils Esteban, renversé par une voiture, Manuela se rend à Barcelone avec pour objectif de retrouver son père, un travesti dénommé Lola. Un film bariolé, débridé, kitsch et grandiloquent, typique du réalisateur espagnol.
Si les films de Klapisch et Woody Allen présentent un Barcelone de carte postale, celui d’Almodovár est plus intimiste. Mis à part la Sagrada Familia, que Manuela aperçoit depuis la fenêtre de son taxi, le film évite les monuments touristiques. Pour découvrir Barcelone sur les pas d’Almodovár, baladez-vous dans les quartiers typiques : passez par le carrer Alla Vermell, où Rosa (Pénélope Cruz) annonce à Manuela qu’elle est enceinte et séropositive. Passez devant la casa del Gremi dels Velers et finissez votre journée par une pièce au théâtre Tívoli.

Copyright des photos : Maeva Destombes