© Jean-Pierre Alonzo

Loin des diktats de la mode et de la création, Émilio Robba est de ces designers qui ont su imposer un style, reconnaissable entre tous, tout en gardant une fraîcheur et une spontanéité attachantes. Rencontre.

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Le destin est capricieux. Pour certain il décide de toute une vie et d’une vocation. Il met sur leur chemin un événement qui parfois les détourne de cet itinéraire, mais qui bien souvent leur montre la route à suivre. Inéluctablement. « Il faut un déclencheur pour décider de votre existence » dit l’artiste. Mais quel déclencheur ? Émilio Robba avait un avenir tout tracé, celui de l’Art. Mais sous quelle forme cet Art pourrait-il se manifester et se développer ? Le dessin, la peinture, la sculpture ? Ses passions. Né dans une famille d’artiste italien, Émilio a, dès sa prime jeunesse, évolué dans le monde de la beauté et de l’Art. Sa mère, fleuriste passionnée de couleurs lui apprend la démesure esthétique. Son père, un artiste du cirque d’origine Tzigane Italien, cousin germain de Jango Reinhart, lui donne sûrement le goût du voyage et du déplacement. Et c’est justement dans le mouvement qu’Émilio Robba trouve son moyen d’évasion. Pour lui « l’inspiration est dans le mouvement. N’importe où. Dans le monde ou dans un avion ». Le déclencheur est aussi pour lui une rencontre. Celle d’un fleuriste, Marcel Lecouf, passionné d’orchidée. Cette fleur devient l’emblème d’Émilio Robba. Comme lui elle vit avec le vent et sans terre. Car loin de se considérer comme un déraciné, Émilio vit à Miami en Floride, il se sent chez lui partout dans ce vaste monde. Adolescent, il aimait passer des journées entières à se balader dans les forêts. Il deviendra designer-paysagiste. Ici et là il monte des jardins exotiques dans Paris. En 1979 sa vie prend un tournant à peine imaginable. Il réalise alors deux expositions sous le dôme du grand magasin le Printemps. L’une consacré aux orchidées naturelles, l’autre aux orchidées d’illusion. C’est un immense succès qui donne à la fois un statut non démenti de talentueux designer-paysagiste à Émilio, et ses lettres de noblesses et d’accessibilité à la magique fleur d’orchidée. Jusqu’alors réservée à un cercle fermé d’amateur, elle devient plus populaire, mais reste toujours aussi extraordinairement belle.

Un célèbre drapé pour un immense succès

Deux ans plus tard, Pierre Cardin fait appel à lui. Pour l’ouverture de la boutique de fleurs rares « Maxim’s Fleurs ». C’est aussi à cette époque que Émilio commence à dessiner ses propres fleurs d’illusion. Peu à peu il impose son style reconnaissable entre tous. En 1984, Émilio organise la 1 ère exposition d’orchidée au Musée d’Histoire Naturelle à Paris. Cette année-là il crée le célèbre « vase drapé ». Le hasard faisant partie intégrante de sa vie, ce vase est né du hasard et des choses négatives qu’Émilio s’est toujours plu à transformer en choses positives. En effet lors d’une exposition de fleurs, les vases étant si inesthétiques, Émilio a l’idée de les recouvrir de tissu et de ficelles. Énorme succès. Plus d’un million de « vases drapés » vendus. Sans compter toutes les contrefaçons faites à cette époque. « Un jour en me promenant dans une usine lors d’un voyage, je vis un entrepôt entier rempli de « vases drapés ». Très étonné, j’ai alors questionné le maître des lieux qui m’a répondu « ah, çà c’est un Italien qui les a inventé ! ». Un entrepôt de contrefaçons. La rançon du succès ! En 1988 il perce au Japon en s’alliant avec un géant de la mode nippone. Puis en 1995, il ouvre sa première boutique-atelier, Galerie Vivienne, à Paris. L’année suivante il s’installe aux USA et développe sa marque. Il est alors présent dans les plus belles boutiques du nouveau continent. La compagnie Celebrity Cruises lui confie la décoration de ses paquebots. En 1999, il ouvre une deuxième boutique à Paris. Son succès et son talent ne s’est jamais démentis. Et l’une des clefs de sa réussite est l’humilité dont il fait preuve chaque jour. « Il faut rester humble à tout moment et apprendre » philosophe en effet le créateur. Loin d’avoir attrapé la grosse tête il a su bien au contraire rester ouvert aux autres et aux choses qui l’entourent. De son jardin d’Eden de Miami, il continue d’observer le monde et les fleurs, il ne cesse jamais de « transformer le négatif en positif ». Il a en tout cas transformé de nombreuses vies. En y faisant entrer son jardin extraordinaire.

Points de vente

  • Émilio Robba l’Atelier, 29 galerie Vivienne, 75002 Paris. 01 42 60 43 46. gv29@robba.fr
  • Émilio Robba l’Atelier, 63 rue du Bac, 75007 Paris. 01 45 44 44 03. bac63@robba.fr
  • Siège social, 5 rue de la Banque, 75002 Paris. N° Indigo® : 0 820 82 07 32.
  • Printemps Haussmann, printemps de la maison, 61 bd Haussmann, 75009 paris, 01 42 82 53 41.
  • Galeries Lafayettes, 40 bd Haussmann, 75009 paris, standard 01 42 82 34 56.
  • Musée Claude Monet, 27620 Giverny, 02 32 51 99 71 (ouvert du 1er avril au 31 octobre.
  • Et aussi sur www.emiliorobba.fr