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QUID DES OBJECTIFS

Contrairement à ce que l’on pense, on ne choisit pas une marque au hasard. Et bien souvent le choix de celle-ci est déterminée par le matériel dont on dispose déjà. Car si les boîtiers sont en constante évolution, les objectifs le sont un peu moins. Un objectif, si on en prend soin, peut se garder toute une vie ou dans le pire des cas un bon nombre d’année. Un téléobjectif, un grand-angle, des bagues allonges assez anciens, que l’on utilisait en argentique… vont rester exploitables sur des boîtiers numériques beaucoup plus récents. Seule la mise au point se fera manuellement mais est-ce vraiment un inconvénient ! Il n’est donc pas inutile de dire que lorsqu’on achète un objectif, autant investir dans un de qualité supérieure, qui sera effectivement plus cher à l’achat, mais qui vous suivra tout au long de votre parcours photographique. Ce choix déterminera peut-être le fait d’acheter un boîtier nu ou un kit selon les offres proposées. La plupart des kits intègrent des objectifs d’une grande latitude focale (exemple le 24-105mm) mais peu lumineux (l’ouverture commençant souvent à f4). Mettre quelques centaines d’euros en plus dans l’achat d’un kit n’est pas forcément négatif et les marques proposent généralement des objectifs utiles, surtout pour le voyage, dans leurs kits. Acheter un boîtier nu doit être motivé par le fait que l’on possède déjà des optiques et que l’on est sûr de ses choix d’optiques futurs.

Il existe un grand nombre d’objectifs. Deux à trois suffisent à réaliser toute sorte de beaux clichés. Il existe 2 types essentiels d’objectifs, les zooms ou objectifs à focale variable, et les fixes ou objectifs à focale fixe. Les zooms ont la capacité de modifier leur longueur focale et permettent donc d’élargir les possibilités photographiques. Par exemple un zoom très étendu peut être très pratique en voyage et éviter d’avoir à changez constamment d’objectif avec le risque majeur que cela comporte, à savoir faire entrer de la poussière dans l’appareil photo. Même si aujourd’hui presque tous les appareils sont dotés d’un nettoyage automatique du capteur, autant éviter de les exposer aux particules en suspension dans l’atmosphère ! Les focales fixes ne peuvent pas être modifiées. Ce ne sont donc pas des objectifs pratiques pour le voyage, mais il offre une ouverture (parfois jusqu’à f1,2) et une vitesse qui donne une qualité extraordinaire aux clichés. Les photos seront beaucoup plus lumineuses, la profondeur de champs sera plus contrôlable. Ce sont des objectifs souvent utilisés pour les portraits mais pas uniquement. Il existe par exemple des super-téléobjectifs allant de 800 mm à 1200 mm à focale fixe. Idéaux pour le safari… photo mais un peu moins pour le porte-monnaie puisqu’ils dépassent les 10000€ !

Certaines marques fabriquent des objectifs dédiés aux reflex dotés de capteurs APS-C. Ces objectifs, bien que plus légers et plus compacts, ne peuvent pas être utilisés sur les reflex plein format. Pensez-y car si un jour vous décidez de vous équiper plus « pro » ces objectifs seront inutilisables ! Est-il préférable d’investir dans un objectif compatible avec tous les boîtiers ou seulement quelques boîtiers précis ? Le plein format sera peut-être la norme d’ici quelques années ?

LES PRINCIPAUX OBJECTIFS

Les téléobjectifs sont des objectifs possédant une longueur focale longue voire très longues (super-téléobjectifs) et permettant de « rapprocher » les sujets à distance. Vous pouvez par exemple isoler un personnage dans une foule, photographier des sportifs en pleine action ou capter des animaux sans risquer de les déranger ou les faire fuir. C’est l’objectif dédié aux sujets éloignés ou au sport.

Les « grand-angle » sont des objectifs consacrés à l’architecture et aux paysages. Une longueur focale courte voire très courte (de 14mm pour un ultra grand-angle à 35mm pour un grand-angle classique et 8mm pour un Fish-eye) permet d’avoir des plans nets à l’avant et à l’arrière. Gros inconvénient, ils déforment les architectures et leur donne un aspect pyramidale qui peut parfois être redressé grâce à des objectifs à décentrement ou en post-prise de vue avec un logiciel de retouche photo. Ces derniers existent d’ailleurs en trois (24mm, 45mm, 85mm chez Nikon) ou quatre longueurs focales (17mm, 24mm, 45mm, 90mm chez Canon).

Les standards sont des objectifs ayant des longueurs focales les plus utilisées, de 35mm à 80mm, 50mm étant le grand classique hérité de la photographie argentique, l’objectif historique du 24×36. On trouve des standards zooms (on les appellera alors les transstandards) ou des standards à focales fixes. Ces derniers offrent l’avantage d’être très lumineux, d’une excellente qualité optique et d’être relativement bon marché. Idéal pour faire des portraits à l’excellent piqué !

Les objectifs macros permettent de prendre en photo des objets de petites tailles tels que les insectes, fleurs… Le rapport d’agrandissement ou de reproduction peut atteindre 1:10. Ce qui veut dire que l’objet photographié peut paraître 10 fois plus gros sur votre cliché. L’objectif macro est beaucoup plus pratique, lumineux et précis que les bagues-allonges que l’on peut intercaler entre le boîtier et l’objectif.

QU’EST-CE QU’UN HYBRIDE ?

Considérés comme des produits compliqués, lourds, encombrant et chers, les reflex sont délaissés par certaines marques pour laisser place à une nouvelle génération d’appareils photos : les hybrides, des appareils compacts mais aux objectifs interchangeables. Après la folie des bridges dont on entend plus parler et qui ont stagné au niveau des nouveautés, les hybrides commencent à se faire connaître. Pourquoi ? Tout d’abord les hybrides sont plus compacts, moins lourds que les reflex tout en offrant quasiment les mêmes résultats photographiques. Plus simples d’utilisation, leur capteur atteint presque la même taille que les capteurs APS-C. La qualité des images serait donc très similaire nous disent les différentes marques qui fabriquent ces hybrides. Ils n’ont ni visée optique, ni miroir. La marque Olympus, dont les optiques ont toujours eu bonne réputation, semble avoir délaissé la course au « meilleur » reflex pour se consacrer aux hybrides. « Ce choix actuel résulte d’une forte demande du consommateur, pour lequel le reflex reste tout de même un produit ayant un « côté » trop professionnel, trop élitiste. Le consommateur voulait un produit performant et simple » nous dit-on en interne. Reste à savoir si l’hybride saura se faire une place au soleil ? Pour l’instant il reste tout de même très confidentiel et contrairement aux attentes des marques, touche plus les photographes professionnels que le grand public. Des bagues permettent d’adapter des anciennes optiques sur ces boîtiers hybrides, un peu moins cher que les reflex.

LES DERNIERS HYBRIDES DU MARCHÉ

Précurseur sur le marché des hybrides, Panasonic élargit sa gamme avec le Lumix GF2. Ultra compact et léger (270 grammes boîtier nu), ce boîtier doté d’un capteur Live MOS de 12,1 millions de pixels, réuni toutes les qualités d’un reflex : rapidité, sensibilité allant jusqu’à 6400 Iso, Full HD, flash intégré, écran tactile pour prendre des photos du bout des doigts. Prix conseillé 599€ avec le 14-42 mm et 649€ avec le 14mm ouvrant à f2,5. www.panasonic.fr.

Ultra compact et léger, le Sony NEX-5 possède un capteur CMOS de 14 millions de pixels. Pouvant atteindre une sensibilité de 12800 Iso, une mollette permet de gérer la profondeur de champs. Un Mode Panorama par balayage, un Mode Vidéo Full HD, un Mode Auto HDR, cet hybride qui peut prendre jusqu’à 7 images par seconde en mode rafale est entièrement débrayable. Bref une petite merveille de technologie ! Prix conseillé 600€ avec le 16mm, 650€ avec le 18-55mm et 750€ avec les deux objectifs et 1100€ avec le 18-200mm. www.sony.fr.

Bénéficiant de l’un des autofocus les plus rapides du marché et d’un capteur CMOS de 14,6 millions de pixels, le Samsung NX100 propose une sensibilité de 6400 Iso. Léger et compact, il est doté d’un mode Priorité à l’objectif qui propose des options de scène selon l’objectif fixé au boîtier, configurant ainsi les réglages les plus adaptés. Les objectifs livrés avec cet appareil comportent des icones illustrant l’utilisation dédiée. Entièrement débrayable, il possède 14 Modes scènes et la fonction vidéo HD. Prix conseillé 599€ avec le 20-50mm et le flash. www.samsung.com.

LES DERNIERS REFLEX NUMÉRIQUES

Le Nikon D7000 dont le capteur CMOS de 16,3 millions de pixels offre une excellente qualité d’image, un traitement plus rapide et possède des fonctions ultra performantes. Une sensibilité pouvant atteindre 25600 Iso et une vitesse d’obturation montant jusqu’à 1/8000 seconde ! Bref, tout en restant un boîtier amateur, il permet d’oser tous les extrêmes grâce à un boîtier très résistant, symbole de cette marque. Il possède en outre 19 modes scènes permettant une créativité absolue. La vidéo Full HD est possible avec ce reflex. Tarif conseillé 1199€ boîtier nu et de 1349€ avec le 18-105 mm. www.nikon.fr.

Le reflex Canon EOS 600D possède un capteur CMOS 18 millions de pixels et permet de faire de la vidéo Full HD. Très simple d’utilisation, il intègre un nouveau guide des fonctions qui permet à chaque débutant de se familiariser avec les différents modes. Un nouveau mode Scène Intelligent analyse chaque scène et ajuste les réglages. Un nouveau mode Style d’Image permet lui aussi d’analyser la scène et d’optimiser son rendu. Prix conseillé 800€ boîtier nu et 900€ avec le 18-55 mm. www.canon.fr.

Équipé d’un capteur CMOS nouvelle génération de 12,4 millions de pixels, le Pentax K-r allie simplicité et performance. Permettant de faire 6 images par seconde en mode rafale, il intègre une fonction HDR qui permet de résoudre à la prise de vue les problèmes des hautes et basses lumières sur un même cliché. Il possède en outre un Mode Auto Picture qui reconnaît automatiquement tout types de scène. Comprenant 11 modes scènes, la grande nouveauté est le mode scène nuit HDR. Prix conseillé 679€ en kit avec un zoom 18-55 mm. www.pentax.fr.

Le Sony SLT-A55 plus communément appelé a 55 (alpha 55) possède un capteur CMOS de 16 millions de pixels. Sa sensibilité peut être poussée jusqu’à 12800 iso. En mode rafale, il peut prendre jusqu’à 10 photos par seconde. Il possède un Mode Auto + qui assure la réussite de tous vos clichés mais aussi un Mode Panorama par balayage en 2D et en 3D. Un module GPS hyper pratique permet de tagger automatiquement ses photos. Prix conseillé 750€ boîtier nu, 850€ avec le 18-55mm, 1050€ avec le 18-55mm et le 55-200 mm. www.sony.fr.

Équipé avec un capteur Live MOS de 12,3 millions de pixels au format 4/3, l’Olympus E-5 regroupe de nombreuses qualités. Un obturateur au 1/8000 de seconde, un mode rafale pouvant prendre jusqu’à 5 images/seconde, 10 filtres artistiques dont un au rendu HDR, et surtout un boîtier ultra-résistant et tropicalisé pour les conditions extrêmes. Prix conseillé 1699 € boîtier nu. www.olympus.fr.

Le Nikon D3100 intègre un Mode Guide qui permet de prendre des photos, de les visualiser et de modifier les réglages tout en étant guidé. Son capteur CMOS de 14,2 millions de pixels restitue des images fidèles à la réalité tout en réduisant le bruit dans les hautes sensibilités (jusqu’à 12800 Iso) et permet la vidéo Full HD. Simple d’utilisation, léger et ergonomique, il est le compagnon idéal de la famille. Prix conseillé 599€ en kit avec le 18-55 mm VR et 799€ avec le 18-55 mm VR et le 55-200 mm VR. www.nikon.fr.

Doté d’un capteur CMOS APS-C de 12,2 millions de pixels, le Canon EOS 1100D est lui aussi très simple et idéal pour les débutants. Ce reflex permet lui aussi de filmer en Full HD. Les modes de prise de vue automatiques permettent une exposition parfaite de toutes les scènes et un mode Auto Créatif donne la possibilité de choisir ses réglages. Prix conseillé 499€ en kit avec le 18-55mm et 450€ boîtier nu. www.canon.fr.

ET LA COURSE AU PIXELS ?

Durant des années les marques se sont livrées une course aux pixels. Est-elle toujours d’actualité et quelle attitude doit adopter le consommateur face à cette course ? Toutes les marques sont d’accord sur une chose, la course aux pixels est dépassée ! Le choix d’un reflex -et surtout le nombre de pixel qu’il doit atteindre- doit être motivé par l’utilisation qui sera faite des photos. Le format d’impression ou la retouche d’image en post-prise de vue détermine le choix du nombre de pixels d’un boîtier. D’un point de vue purement technique 16 millions de pixels suffisent largement pour obtenir une finesse des détails et donne toute latitude pour des recadrages de toute sorte. Ces pixels doivent par ailleurs être de bonne qualité, ni trop grands, ni trop petits. De plus avoir un reflex avec un nombre important de pixels oblige une logistique coûteuse. Cartes mémoires et espaces de sauvegarde importants feront monter la facture. Bref les pixels, c’est bien, mais est-ce utile d’en avoir un maximum pour un minimum d’utilisation ! Aujourd’hui la bataille se situe plutôt la qualité de l’image avec principalement la gestion du bruit et la capacité à fabriquer des appareils dépassant les 3200 ou 6400 Iso. Certains poussent la sensibilité de leur boîtier jusqu’à 25600 iso. Autre bataille aussi, la vitesse de l’obturateur. On atteint des vitesses de 1/8000ème de seconde qui rendent accessibles des scènes autrefois impossibles à photographier avec des reflex d’entrée de gamme qui peinaient à atteindre le 1/2000ème de seconde voire difficilement le 1/4000ème de seconde. La course aux pixels que se livrent les marques existe surtout pour prouver aux consommateurs qu’elles restent dans la course technologique. La montée de gamme s’avère nécessaire. La qualité de l’image est aujourd’hui bien plus importante que le nombre de pixels que peut offrir un boîtier.

Le reflex est-il aujourd’hui le meilleur système en termes de rapport qualité/prix ? Thomas Maquaire, chef de produits Nikon, nous répond.

« Je ne dirai pas le « meilleur système », je dirais un système qui offre à la fois une variété de prix, d’usage et de qualité. De prix, car on peut entrer dans le système reflex à partir de 400 €. D’usage, parce que les évolutions du reflex permettent de séduire un néophyte qui ne veut pas entendre parler de diaphragme, un amateur qui va se régaler à choisir la bonne vitesse qui donne un effet de « filé » à la pluie qui tombe, et un professionnel qui cherche un outil dans lequel il a une confiance totale. De qualité, parce que l’intelligence embarquée dans un D3100 permet au boîtier de prendre en compte un ensemble de paramètres et de garantir une bonne exposition, et parce que les évolutions du traitement d’images d’un D3X assurent à un photographe de pub, par exemple, à la fois le rendu des teintes chair de son sujet, et la restitution parfaite de la couleur du produit dont il doit faire la promotion. D’autres systèmes existent avec leurs avantages en termes d’accessibilité, et de compacité et chaque utilisateur doit choisir celui qui convient le mieux ».

QU’EST-CE QUE LE PLEIN FORMAT ?

Lorsqu’on aborde les rivages des reflex numériques, on entend souvent parler de Plein Format ou Full Frame. Il s’agit tout simplement d’un appareil doté d’un capteur de 24×36 mm autrement dit la taille exacte qu’avaient autrefois nos films 35 mm et nos diapos photo. Hormis la qualité des images qu’il produit, avec une très forte limitation du bruit, le Plein Format a une incidence directe sur l’angle de champs de l’objectif, ce dernier étant plus grand qu’avec un petit capteur. Autre prouesse technique et artistique du Plein Format : la profondeur de champs. Alors qu’il sera quasi impossible d’avoir une faible profondeur de champs avec un petit capteur, le Plein Format permet toutes les libertés, dans la mesure où vous avez aussi l’objectif adéquat. A vous les portraits aux arrière-plans flous ou la photo macro dans la ligné des grands photographes. Ce qui plait dans ce format, c’est aussi que lorsqu’on utilise un 50 mm, ça reste un 50 mm. Pas besoin d’avoir fait Math Sup pour tenter de multiplier votre focale à cause du coefficient multiplicateur des formats APS. Le Plein format permet de photographier ce que l’on voit (du moins avec un 50mm). Techniquement c’est aussi celui qui permet d’augmenter le nombre de pixels d’un reflex et d’avoir une large plage dynamique. C’est donc un format plus professionnel, destiné aux vrais mordus de la photographie et à ceux qui font sortir leurs photographies de leur ordinateur. Même si les avantages de ce format sont nombreux, en particulier la qualité des images, les inconvénients sont eux aussi nombreux. Le prix, la taille et le poids des optiques… mais photographier avec un Plein Format reste un vrai plaisir, parole de photographe !

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