Île de Hvar

La reprise post-covid est là. Même si les chiffres du tourisme en Croatie ne sont pas encore au niveau de 2019, une année record, les touristes, dont les français, sont de plus en plus nombreux à plébisciter cette destination qui concentre de nombreux atouts d’une grande diversité.

DES CHIFFRES DU TOURISME EN HAUSSE

Le tourisme est un moteur de l’économie de la Croatie et le tourisme durable, bien évidemment un axe de travail important pour les acteurs du marché. Comme le rappelle Daniela Mihalic Durica, directrice de l’Office national croate du Tourisme en France « Au delà des images de cartes postales, la Croatie est un pays dynamique, qui travaille à préserver son environnement et son patrimoine ». Et d’ajouter « la Croatie n’est pas qu’une destination estivale ! ». La Croatie, ce n’est pas non plus que Dubrovnik ! N’en déplaise aux super-fans de Game of Thrones
En 2022, les touristes ont été 18,9 millions à franchir les frontières pour 104,8 millions de nuitées. Une augmentation de 25 % de nuitées par rapport à 2021. Les allemands sont les premiers amateurs de la destination avec 24,9 millions de nuitées. Arrivent ensuite sur le podium les Slovènes avec 10,1 millions de nuitées et les autrichiens, forts de leur 8,2 millions de nuitées. Les français quant à eux ont été 530000 à poser le pied en Croatie avec 2 millions de nuitées. Un progrès de plus de 35 % pour ces deux curseurs mais 18 % de moins qu’en 2019. La France n’a pas retrouvé sa place dans le top 10 des marchés émetteurs mais cela ne saurait tarder, si l’on en croit les experts du tourisme. Parmi les destinations croates préférées de l’ensemble des touristes, trois se détachent : la région d’Istries, Primorje-Gorski Kotar (qui appartient à la région d’Istries et dont le chef-lieu est la ville de Rijeka), Split-Dalmatie.

Dubrovnik

LES RÉGIONS CROATES PRÉFÉRÉES DES TOURISTES

L’Istries est d’une richesse naturelle et culturelle incontestable. D’une part, un littoral très préservé avec de magnifiques plages et eaux cristallines, des cités romaines et vénitiennes. D’autres part, des cités médiévales perchées sur l’arrière pays valloné et montagneux. Cette région est souvent comparée à la Toscane en Italie, d’où son surnom de « Toscane croate ». Région également nature par excellence, de nombreuses zones boisées font le bonheur de ceux qui la visitent : le parc naturel de Učka (park prirode en croate), immense parc protégé avec des sentiers de randonnée menant à des canyons, des cascades et des sites historiques ; le parc national de Kamenjak (ou Cap Kamenjak), situé à l’extrême sud de la péninsule d’Istries. Split-Dalmatie est un tel concentré d’histoire, de culture, de nature, de traditions culinaires et artisanales que c’est LA destination croate préférée des français. Si de prime abord, la ville de Split paraît très industrielle avec ses usines et cheminées en périphérie, le centre historique est d’une beauté incroyable et chargé d’un passé passionnant. Son architecture vénéto-byzantine ne laisse personne de marbre. Cette ville est aussi un très important port duquel partent des ferrys pour de nombreuses autres destinations croates, par exemple Hvar ou Brac, deux îles fabuleuses parmi les 1200 que compte le pays. Au total, 8 compagnies assurent des liaisons vers 25 destinations et jusqu’à 107 trajets par jour en haute saison.

Le ferry pour aller sur l’île de Hvar.

TOUT POUR SÉDUIRE LES TOURISTES FRANÇAIS

La Croatie mène une stratégie du tourisme durable jusqu’en 2030. Pour cela, elle poursuit plusieurs chantiers notamment d’axer sur les traditions locales (chants, danses, artisanat, savoir-faire), la gastronomie (avec 70 restaurants recommandés par le Guide Michelin dont 10 étoilés), la culture et le nautisme. Les activités en B2B et B2C vont se multiplier ces prochaines années avec des campagnes de communication, des nombreux salons et workshops (MAP, IFTM, ILTM…), des voyages de presse, des eductours et des formations pour les agents de voyage qui vendent la destination. Fort de son chapelet d’îles, le pays vise à developper les croisières fluviales grâce à plusieurs croisiéristes déjà présents sur la destination. CroisiEurope, via son bateau maritime La Belle de l’Adriatique, sillonne une partie de la Croatie depuis 2007. Au programme, Dubrovnik, Mljet, Korcula, Hvar, Sibenik, Trogir, Split et Vis. L’entreprise familiale a ainsi transporté 5959 passagers en 2019 et l’état des réservations 2023, laisse présager une très bonne année. Le tour opérateur Travel Europe propose de nombreux circuits en Croatie, notamment des autotours, en marque blanche ou pour son propre compte avec l’enseigne Visit Europe. En 2022, ce groupe a enregistré 25200 clients au total dont 1150 clients par Visit Europe. Travel Europe possède 4 bateaux (jusqu’à 20 cabines) et 2 nouveaux circuits combinés (Croatie-Monténégro-Albanie, Istries-Slovénie). Ponant, la compagnie maritime de luxe qui allie magie du voyage et navigation écoresponsable, a quant a elle organisé 24 départs en été 2022 et transporté plus de 3500 passagers. 10 départs de plus sont prévus en 2023 et le double de passagers. Certaines croisières, qui commençaient et se terminaient à Venise, seront désormais proposées avec un point de départ et d’arrivée à Dubrovnik.

La Kuna, l’ancienne monnaie croate.

LA CROATIE DÉSORMAIS DANS L’ESPACE SCHENGEN

Grande nouveauté, pour ceux qui n’auraient pas suivi l’actualité, la Croatie fait désormais partie de l’espace Schengen ! Et sa monnaie n’est plus la kuna mais l’euro (pour info la kuna – peau de martre en croate – était l’une des rares monnaies au monde à tirer son nom d’un animal et d’une plante et de représenter la faune et la flore sur la face des pièces, une particularité témoignant de la relation particulière du pays avec la nature). Ce qui signifie concrètement que pour un français, une simple carte d’identité suffit pour y aller. Le seul « point noir » réside donc désormais, pour les touristes se déplaçant en voiture, dans le passage du « nord » du pays au sud, notamment Dubrovnik, avec l’enclave bosnienne à franchir. Avec en prime, douane et présentation du passeport. Et parfois quelques heures d’attente en fonction de la saison. Là encore, la Croatie a concentré ses efforts pour régler ce problème, avec le soutien de l’Union Européenne. Le pont de Pelješac, qui enjambe la baie de Mali Ston et permet ainsi de relier le littoral à la région autour de la ville forteresse, a été mis en service en juillet 2022. Les travaux, qui ont coûté la bagatelle de 526 millions d’euros dont 357 millions d’euros financés par des fonds européens, avaient commencé en 2007 et se sont terminé en juillet 2021, date à laquelle le pont a été inauguré. Ces coûts de construction avaient dû être revus à la hausse (tout comme le tablier du pont surélevé par rapport au projet initial) suite à la contestation de la Bosnie Herzégovine qui craignait une gêne pour le passage de ses bateaux à fort tonnage.
Gros point d’interrogation pour les touristes qui visitent la Croatie : L’adoption de l’euro va-t-il engendrer une augmentation des prix ? Ce pays reste une destination relativement bon marché, même si ces dernières années certains hôteliers (ou maisons d’hôte) et restaurateurs n’ont pas hésité à augmenter leurs prix de façon parfois exorbitante surtout dans les destinations très touristiques telles que Dubrovnik ou Split.

Postira, un petit village de l’île de Brač.

Le pont Franjo-Tuđman avant d’arriver sur Dubrovnik.

La gastronomie croate est très riche et savoureuse.

Une église sur l’île de Brač.

Des olives récoltées sur l’île de Brač.

Des olives croates.

Spectacle médiéval à Split.

Une petit port sur l’Île de Hvar.

La gastronomie croate est très riche et savoureuse.