Comme chaque année depuis 1992 le Festival International des Jardins nous emmène dans un voyage au cœur de la création paysagère. Véritable pépinière de talents et creuset à idées jardinières, les œuvres sont toujours novatrice en idées et en matériaux du futur.

26E ÉDITION DU FESTIVAL DES JARDINS

Cette année il y a 24 jardins donc 3 réalisés par les équipes du domaine : Le jardin des ombres (jardin pérenne), Le jardin bouquetier, La serre des Victorias (jardin pérenne). Le thème Le Pouvoir des Fleurs fait suite à une édition 2016 très conceptuelle et axée autour des différents problèmes que rencontre notre planète : réchauffement climatiques, inondations, raréfactions des ressources naturelles, pollution, urbanisation… une édition très alarmiste mais dotée d’une fenêtre positive sur l’avenir notamment avec les jardins qui proposaient une autre vision des plantes de demain, celles qui produiront de l’électricité ou dépollueront notre environnement. Comme chaque année, ce festival réunit des idées complexes ou des concepts plus simplissimes, des ambiances étonnantes et d’autres moins… pour le plus grand bonheur des nombreux visiteurs qui foulent son sol.

Le pouvoir des sorcières de Sung Hye Park et Byung-Eun De Gaulejac. 

LE POUVOIR DES FEMMES

L’édition 2017 donne donc le pouvoir aux plantes. Et quels pouvoirs ! Si les plantes et les fleurs ont un réel pouvoir esthétique, symbolique, médical ou nourricier elles sont également parfois tueuses ou ensorceleuses. C’est ce que nous montrent les jardins quelques jardins. Le pouvoir des sorcières, qui malgré son nom peu engageant, met au contraire en valeur la relation bienveillante des femmes considérées au fil du temps comme des sorcières à l’égard de leur relation à la nature. Elles utilisent le pouvoir des fleurs pour leurs vertus médicinales et sont les médiatrices entre les humains et la nature. La fleur du mal évoque le pouvoir hallucinogène des plates principalement les cinq éprouvés par les toxicomanes : l’apaisement, la culture, la chimère, le délire et l’abandon.

Le trône des fleurs de Thibault Adam, Yoann Molard-Auclair et Rémi Boutin.

JARDINS ONIRIQUES, NOVATEURS ET AUDACIEUX

De l’autre côté du miroir est un jardin étonnant, qui appelle à la contemplation et à la préservation de la nature. Immense cube de verdure dans lequel on pénètre par une porte très discrète. À l’intérieur des miroirs tapissent les quatre murs de cette pièce cachée. Dans Le Bouquet d’Après, la nature reprend ses droits à un déluge que ce soit celui d’un lieu, d’une époque ou d’un temps. Au milieu d’un sol de béton surgit un arbre métallique dont les branches se laissent peu à peu envahir au fil des saisons. Le trône des fleurs place le spectateur au centre du dispositif. Au bout d’une allée bordée de haies de papiers peints fleuris, se dresse un trône exubérant hérissé d’une multitude d’outils de jardiniers. Une scénographie ludique et très fantasque, douce réinterprétation de la série Games of Thrones et du Flower Power. Monochrome blanc étonne par sa dualité. D’apparence monochrome, cette enfilade de jardins verticaux plantés de fleurs blanches montre un visage multicolore lorsque le spectateur se retourne vers la sortie. Puissantes immobiles met en valeur les pouvoirs d’attraction et de séduction des fleurs sur les insectes.

Les fleurs prennent le pouvoir de Colombe Perrin, Erell Pencreac’h et Rozanne Moraux.

EDITION 2017 : NOS JARDINS COUPS DE CŒUR

Véritable coup de cœur de la rédaction, Les fleurs prennent le pouvoir de Colombe Perrin, Erell Pencreac’h et Rozanne Moraux. Les fleurs portent en elle la résilience et la résurgence même après le chaos ou les pires agressions extérieures, concept que l’on retrouve également dans le jardin Phoenix. L’œuvre nous livre un tunnel chaotique et obscurcit par un filet de camouflage au bout duquel surgit un espace ouvert à la lumière et foisonnant de fleurs et de plantes poussant de façon totalement désordonnée. Le massage est clair : La vie et la nature reprennent leurs droits sur des ruines même après les conflits. Plutôt friande des œuvres de Alexis Tricoire, la rédaction n’a pas été déçue par La planète en ébullition. Ce jardin aurait également eu sa place dans l’édition précédente puisqu’il s’agit d’un manifeste pour évoquer l’urgence climatique. L’œuvre représente un paysage d’une terre argileuse rouge parsemé de cratères d’où émerge une nature tropicale. Entre les volcans, dans les vallons arides, des sphères creuses en métal irisé appelées techno-planètes sont envahies d’une végétation qui jaillit de leur cœur. Au pied de ces cratères, une marée d’eau avec des effets bouillonnants. Tous ces éléments symbolisent la montée des eaux, le réchauffement climatique, la pollution, la déforestation… Ce jardin est saisissant par sa singularité au milieu de ce 26e festival. Les belles aux eaux dormantes proposent une rencontre et un dialogue improbable entre des nymphéas et des roses. Véritable voyage onirique, les roses flottent sur leur piédestal au milieu des belles aquatiques.

Festival International des Jardins, du 20 avril au 05 novembre 2017, de 10h00 à 20h00 (horaires variables selon les saisons). Tarifs : 15€ (Plein tarif), 9,50€ (Tarif réduit), 5€ (Enfants 6 à 11 ans). Domaine de Chaumont-sur-Loire, 41150 Chaumont-sur-Loire. Tél. : 02 54 20 99 22. contact@domaine-chaumont.fr. www.domaine-chaumont.fr.

Copyright : Maeva Destombes

Monochrome Blanc de Sante Simone, Lorenza Bartolazzi, Cristiana Costanzo, Aurelio Valentini, Fabio Manfrediet leurs étudiants.

Puissantes mobiles de Nicolas Fillon et Marylise Fillon.

Puissantes mobiles de Nicolas Fillon et Marylise Fillon.

Les belles eaux dormantes de Sylvestre Lieutier.

Les belles eaux dormantes de Sylvestre Lieutier.

Les fleurs prennent le pouvoir de Colombe Perrin, Erell Pencreac’h et Rozanne Moraux.

Les fleurs prennent le pouvoir de Colombe Perrin, Erell Pencreac’h et Rozanne Moraux.

Les fleurs prennent le pouvoir de Colombe Perrin, Erell Pencreac’h et Rozanne Moraux.

Les fleurs prennent le pouvoir de Colombe Perrin, Erell Pencreac’h et Rozanne Moraux.

Les fleurs prennent le pouvoir de Colombe Perrin, Erell Pencreac’h et Rozanne Moraux.

Au pied du mur de Léa Lamerre, Henry Flouzat, Clara Lamerre, Vincent Lahache et Elisabeth Crombecque.

Au pied du mur de Léa Lamerre, Henry Flouzat, Clara Lamerre, Vincent Lahache et Elisabeth Crombecque.

La planète en ébullition d’Alexis Tricoire.

La planète en ébullition d’Alexis Tricoire.

La planète en ébullition d’Alexis Tricoire. 

L’agora de Justine Creugny, Clémence Mautouchet et Clémence Noury.

L’agora de Justine Creugny, Clémence Mautouchet et Clémence Noury.

Papillonnez de Cyril Servettaz et Hannes Heucke. 

Inspiration de Anne Marlangeon et Michel Lopez. 

Le bouquet d’après de Alexandra Jansen, Vero Reato, Carlos Esteves Duarte, Bruno Jansen et Michel Grimmer.

De l’autre côté du miroir de Nicolas Stadler, Alice Stadler et Thierry Giraut.

De l’autre côté du miroir de Nicolas Stadler, Alice Stadler et Thierry Giraut.