Les notions de durabilité, d’éthique et d’éco-responsabilité sont devenus essentielles aujourd’hui. Elles redéfinissent notre manière de consommer en favorisant des pratiques respectueuses de l’environnement et des droits humains. Loin d’être de simples tendances, elles façonnent une mode responsable vertueuse où le choix éclairé des consommateurs devient un moteur de changement positif.

MODE DURABLE, ÉTHIQUE ET ÉCO-RESPONSABLE ?

Éthique, durable, équitable et éco-responsable sont des termes souvent utilisés pour l’industrie de la mode engagée. Bien qu’ils soient proches, ils expriment pourtant des nuances, parfois imperceptibles pour les consommateurs non-avertis, et des significations légèrement différentes.
L’éco-responsabilité désigne un ensemble d’actions mises en place pour limiter son impact écologique sur l’environnement, comme à titre individuel trier ses déchets et composter, réduire son chauffage en hiver, éteindre les lumières (c’est pas Versailles ici!), économiser l’eau ou la récupérer pour l’arrosage des plantes… De multiples actions existent. Mais qu’en est-il dans l’industrie, notamment celle de la mode ? Certaines marques de mode choisiront de produire après commande pour éviter le surstockage, s’engageant à faire des vêtements de manière raisonnée et évitant ainsi la surproduction. Des services de réparation ou d’occasion se mettent en place comme chez Balzac Paris, qui propose une collection de vêtements durables dont l’une des pièces phares est le sweat eco-responsable Balzac Paris, mais aussi des articles de seconde main pour générer une économie circulaire et vertueuse. Cette jeune marque de prêt-à-porter engagée a défini sa raison d’être par « Écrire ensemble un monde où le désirable est durable et le durable désirable ». Une façon de d’exprimer que la mode doit finalement être intemporelle et éternelle, pour que les consommateurs aient envie de porter leurs vêtements de longues années puis de les transmettre.

La mode durable s’articule autour d’un choix de matières durables et plus naturelles si possible certifiées responsables ou autres (coton bio certifié GOTS ou Oeko-tex, Viscose Lenzing ecovero, laine RWS/Responsible Wool Standard, matière recyclées GRS/Global Recycled Standard, cuir certifié LWG…) en évitant les produits chimiques et les traitements allergènes. Moins (ou pas) de produits chimiques relève aussi d’une démarche éthique car elle touche non seulement les consommateurs en bout de chaîne mais aussi et surtout directement les fabricants, leur évitant des maladies causées par l’utilisation de produits nocifs. Moins produire, moins renouveler sa garde-robe… Cette mode agit donc sur la production et le cycle de vie d’un vêtement.
La mode éthique est un condensé de la mode durable et de la mode éco-responsable mais y ajoute un paramètre indispensable : celui du sociétal, à savoir le respect de l’humain mais aussi celui des animaux. Les travailleurs sont plus justement rémunérés et les entreprises en contact avec eux doivent s’assurer que leur conditions de vie soient respectueuses. La mode responsable (qui englobe toutes les notions de durabilité, d’écologie, sociétale, locale…) est celle qui se base le plus sur le modèle du commerce équitable. Une mode qui s’oppose à la fast fashion, cette mode rapide qui pousse à une consommation excessive et effrénée.

LA MODE RESPONSABLE : UNE MODE VERTUEUSE

Aujourd’hui, nul ne peut ignorer l’importance croissante de la durabilité, de l’éco-responsabilité et de l’éthique dans l’industrie de la mode. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à être conscients de l’impact de leurs différents choix d’achat. Certes, certains se précipitent sur les derniers smartphones. D’autres préfèreront faire durer celui qu’ils possèdent déjà ou en achèteront un, si nécessaire, reconditionné. La mode responsable possède de nombreux avantages qu’ils soient économiques (elle doit produire moins mais mieux), sociaux ou environnementaux. La demande croissante pour la mode responsable stimule la croissance de cette industrie, créant de nouvelles opportunités d’emploi. Les entreprises qui adoptent ces pratiques sont souvent plus innovantes, ce qui les rend plus compétitives sur le marché.
D’un point de vue environnemental, la mode responsable favorise les matériaux et les processus de production moins polluants. L’utilisation de ressources naturelles comme l’eau et l’énergie se fait dans une moindre mesure. Cette façon de produire de la mode encourage la réduction des déchets grâce à des pratiques telles que le recyclage, la réutilisation et la conception de vêtements plus durables. Une mode finalement à l’inverse de l’obsolescence programmée dont le symbole le plus marquant est le collant en nylon qui file dès qu’il est enfilé. La réduction de l’empreinte carbone associée à la production de vêtements responsables contribue à atténuer le changement climatique.
Les avantages sociaux sont, nous ne le répèterons jamais assez, des conditions de travail améliorées. Les marques de mode engagées dans cette démarche responsable se soucient des droits des travailleurs, offrant de meilleures conditions de travail, des salaires équitables et des heures de travail raisonnables. Ces marques engagées ont souvent un impact positif sur les communautés locales en leur fournissant des emplois stables et en encourageant des pratiques de production éthiques. Le travail des enfants est, bien évidemment, totalement exclus. Les choix éco-responsables de ces marques se font en toute transparence, permettant ainsi aux consommateurs de faire des choix éclairés mais aussi de les sensibiliser aux enjeux environnementaux.
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des démarches RSE. L’univers de la mode n’y échappe pas mais devra, comme toutes les autres, faire face aux défis et aux obstacles notamment les habitudes de consommation (avec la nécessité d’effectuer une transition où la qualité l’emporte sur la quantité), la hausse des prix (production, matières) et l’accessibilité à des consommateurs au budget limité, les certifications (coûteuses et compliquées), la pression des investisseurs et actionnaires…