Vue d’Istanbul de la terrasse de l’Hôtel Marmara Pera.

Pas une rue d’Istanbul sans un marchand ambulant ravi de faire découvrir aux passants des spécialités culinaires, toutes plus savoureuses les unes que les autres et parfois étonnantes.
Un week-end, voire plus, à Istanbul permet de découvrir la culture turque via sa cuisine. Vos papilles vont vous remercier, vos hanches peut-être un peu moins.

ISTANBUL, UNE VILLE PALPITANTE ET GOURMANDE

Il y a tant de choses à voir à Istanbul et pourtant l’une d’elle mérite bien à elle tout seule un séjour dans la métropole ! La Street Food est un véritable art de vivre à la Turque. Pas un coin de rue sans une échoppe vendant des spécialités préparées à la minute. Pas un mètre sans croiser un stambouliote mordant à pleines dents dans une spécialité locale. La métropole d’Istanbul est vibrante à plus d’une raison. Son défaut est sans nul doute sa circulation qui y règne de jour comme de nuit. Avec en prime le concert des klaxons. Les stambouliotes passent un temps infini dans les embouteillages. Et si par mégarde vous êtes dans un hôtel mal isolé, des boules quiès ou un bon somnifère vous sauveront peut-être la nuit. Sur ce plan Istanbul arriverait presque à égaliser Bangkok

Sainte-Sophie

Pour éviter cet inconvénient, les quartiers d’Eminönü, Kumkapı et Sultanahmet sont les plus adaptés pour visiter à pied la Mosquée Bleue (elle est en restauration jusqu’en juin 2022), Sainte-Sophie, Topkapi, l’Hippodrome, le Grand Bazar et le Bazar Égyptien. Dans ces deux derniers hauts lieux touristiques d’Istanbul, les épices et douceurs sucrées se vendent à profusion. Et un nombre presque incalculable de mosquées et d’édifices méritant un coup d’œil ou une visite sont construits sur cette zone.
Les rues de ces quartiers sont en outre bordés de restaurants et bars à la mode, faisant sans nul doute cohabiter le passé historique de la ville et le présent bien ancré dans le 21ème siècle.

Dans le quartier Beyoğlu, avenue Istiklal.

Dans le quartier Beyoğlu, l’avenue Istiklal, la rue touristique la plus célèbre d’Istanbul, également connue sous le nom de Grande Rue de Péra, est bordée tout au long de ses trois kilomètres de boutiques de toutes sortes et de marchands ambulants proposant des spécialités culinaires à déguster sur le pouce. En la traversant, une halte s’impose dans le Musée du Cinéma Turc, récemment ouvert après deux ans de travaux dans un bâtiment abritant également le Cinéma Atlas. Un pied en Asie et l’autre en Europe, Istanbul est avant tout internationale. Les touristes de tous les pays s’y rendent pour un week-end voire plus à la découverte de son histoire ultra riche et passionnante. Istanbul était déjà la capitale de Byzance et de l’Empire Ottoman. Elle a su garder cette prestance qui fait de certaines villes de grandes capitales.

MINIS ENCAS ET SANDWICHS TURCS INCONTOURNABLES

Chauds, les marrons chauds ! Plutôt en automne et en hiver, les vendeurs les font griller et déguster à la minute. En manger serait même un acte pieux dans l’islam. Lorsqu’il fait froid c’est tout de même un bon moyen de se réchauffer les mains tout en se régalant. L’été, et au début de l’automne, ce sont plutôt des épis de maïs bouillis ou grillés que l’on voit sur les étals. L’été, place aux graines de tournesol… Et là ce ne sont que des petits encas. Les grosses faims peuvent se délecter de moules farcies avec du riz à l’oignon et aux épices arrosées de citron (midye dolma), de pains ronds recouverts de graines de sésames (simit, très souvent sur les buffets de petit-déjeuner des hôtels), de brioches salées natures ou fourrées d’olives, de fromage ou de pomme de terre (pogaca), voire même de la spécialité qu’il ne faut pas négliger : le kokorec. Ce sont tout simplement des boyaux frais d’agneau et d’abats, grillés en broche au feu de braise, parfois au four, et vendus dans du pain. Sel et épices viennent peaufiner cette recette née à Izmir dans les années 60, mais devenue depuis une fierté nationale. À un prix défiant tout concurrence car il ne coûte même pas un euro !

Istanbul est une ville tournée vers la mer et le Bosphore. Normal que certaines spécialités soit elles aussi issues des profondeurs et se dégustent au bord de l’eau. Le balik ekmek est un maquereau dans un pain assaisonné de sel et de citron, garni d’oignons blancs et de piments doux verts mais parfois aussi de salade et de tomates. Plus étonnant est le riz blanc mélangé à du pois chiche. Pour l’accompagner, certains vendeurs l’agrémentent en option de poulet grillé. Évidemment, il est impossible de faire l’impasse sur le sandwich turque par excellence : le döner kebap ! Mais pour en manger de très très bons, il faudra s’éloigner un peu des quartiers touristiques. Le quartier de Beşiktaş – constitué d’un dédale de rues étroites bordées de boutiques et de bars autour de son point névralgique, à savoir son marché aux poissons, est réputé pour cette spécialité.

Les pêcheurs du Bosphore.

DESSERTS ET STREET DRINK POUR ACCOMPAGNER

Côté desserts, la Turquie est connue pour ses baklavas (sorte de mille feuilles de pâte filo – yufka en turc – fourré aux pistaches ou noix) et ses loukoums (celui à la rose est un incontournable). D’autres desserts sont cependant à goûter lors d’un séjour. Le künefe est un gâteau fabriqué à partir de cheveux d’ange. Il se déguste froid dans les restaurants de kebab. Le Tavuk göğsü est une sorte de pudding à base de farine de riz, de lait, de beurre, de sucre et de cannelle. La version traditionnelle et ancienne intègre du poulet dans la liste des ingrédients mais aujourd’hui il est préparé la plupart du temps sans poulet. Le güllaç est un dessert ottoman fait de feuilles de pâte filo intercalée par des ingrédients réduits en poudre tels que les noix, les noisettes, les pistaches, les amandes, la noix de coco râpée. Le muhallebi est une sorte de flan à base de lait et de farine de riz, le tout agrémenté d’eau de rose, d’amandes ou de miel selon les recettes. Et le dessert incontournable de Turquie est le helva, à base de tahini, se présentant sous forme solide.

Baklavas à profusion.

Le tout arrosé d’un jus de grenade (nar suyu), chargé en vitamines, servis partout dans les rues. L’ayran, un lait salé, est l’une des boissons les plus consommées en Turquie. Le çay est un thé noir amer servis pour vous accueillir dans un lieu ou vous faire patienter. Le kahve ou café se boit, quant à lui, fort et sans lait. Même si le vignoble turque se réduit depuis un certain nombres d’années, il n’en reste pas moins un important producteur de vin puisque le pays est cinquième producteur mondial. De nombreuses régions (Marmara, Égéenne, Mer Noire, Anatolie centrale, Méditerranéenne, Anatolie orientale, Anatolie du sud-est) produisent des vins à base de cépages connus tels que le chardonnay, le sémillon, le sauvignon blanc, le cabernet sauvignon, le gamay, le pinot noir… Mais aussi des cépages autochtones notamment le Kalecik Karası, dont les vins issus de lui sont les plus réputés en Turquie. Pour les déguster, il faudra s’asseoir… Un moment de relaxation bien mérité après une journée à arpenter les rues de La Magnifique.

Le jus de grenade (nar suyu) est un incontournable à Istanbul.

CARNET PRATIQUE POUR PASSER 72H À ISTANBUL

Y ALLER. Turkish Airlines effectue plusieurs vols par jour hors épidémie. Il faut environ 3h20 en vol direct pour rejoindre la capitale turque. 0 825 80 09 02.

SE LOGER. Dans le quartier de Beyoğlu, l’Hôtel Pera Palace est mythique. Evliya Çelebi, Meşrutiyet Caddesi, Tepebaşı Cd. No:52, 34430 Beyoğlu, İstanbul, Turquie. +90 212 377 40 00. Agatha Christie a séjourné dans la chambre 411 pour écrire son roman Le Crime de l’Orient Express. La chambre 101 qu’occupait régulièrement Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la république turque, est devenu un petit musée où sont exposé ses nombreux objets personnels. Dans les les quartiers d’Eminönü, Kumkapı et Sultanahmet, il y a pléthore d’hôtels de 18€ à 90€ (voire plus). Pour vous déplacer plus facilement vers le quartier de Beyoğlu, choisissez-un le long de la ligne de métro Yenikapı-Hacıosman ou du tramway Beyazıt-Kapalıçarşı. Les tarifs des taxis turcs n’ont rien à envier à ceux des taxis français. Les courses sont assez chères. Il faut compter environ 20€ pour 5 kilomètres. Toujours dans le quartier de Beyoğlu, à deux pas du Pera Palace, l’Hôtel Marmara Pera, hormis son petit-déjeuner assez copieux mais très mal isolé, n’a qu’un seul intérêt : sa vue sur Istanbul de son toit terrasse. Il est aussi très proche de la tour Galata et la place Taksim. Asmalı Mescit, Meşrutiyet Cd., 34430 Beyoğlu, İstanbul, Turquie. +90 212 334 03 00.

MANGER DANS UN RESTAURANT. Park Fora Restaurant, Ortaköy, Muallim Naci Cd. 54/A, 34347 Beşiktaş, İstanbul, Turquie. +90 212 265 50 63. Matbah Restaurant, Cankurtaran, Caferiye Sk. 6/1, 34400 Fatih, İstanbul, Turquie. +90 212 514 61 51. Seviç Restoran, Hüseyinağa, Çiçek Pasajı, İstiklal Cd. 80/8, 34435 Beyoğlu, İstanbul, Turquie. +90 212 244 28 67. Hamdi Restaurant Eminönü, Rüstem Paşa Mah Tahmis Caddesi, Kalçin Sk. No:11, 34116, Turquie. +90 212 528 03 90. Au Grand Bazar, Cevahir Spice Turkish Delight. +90 212 522 42 42. Info@cevahirspice.com.

QUE VISITER À ISTANBUL ? Musée du Cinéma, İstiklal Caddesi No 131, Istanbul. 30 livres turques. www.istanbulsinemamuzesi.com. Musée d’Art Moderne d’Istanbul (İstanbul Modern Sanat Müzesi), Asmalı Mescit, Meşrutiyet Cd. No:99, 34430 Beyoğlu, İstanbul. +90 212 334 73 00. La Tour de Galata offre une magnifique vue à 360° sur Istanbul. Bereketzade, Galata Kulesi, 34421 Beyoğlu, İstanbul. +90 212 245 41 41. www.istanbulmodern.org.

VISITER ISTANBUL AVEC UN GUIDE Ahmet Balci parle français, anglais et turc. +90 533 353 96 55. Environ 100€/jours.

Copyright des photos : Maeva Destombes. Toute reproduction, en tout ou en partie, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans l’autorisation préalable de l’auteur.