Jérusalem centralise toutes les ferveurs, qu’elles soient religieuses ou communautaires. Véritable concentré de foi, la ville aux pierres blanches réunit une multitude de sites sacrés pour les trois religions monothéistes, édifices religieux servant de fils conducteurs pour une balade des plus pittoresques dans l’une des villes les plus fascinantes au monde…

Capitale spirituelle d’Israël, Jérusalem est l’une des villes les plus anciennes au monde dont les débuts historiques remonteraient à plus de 5000 ans. Maintes fois détruite et reconstruite, de nombreux vestiges de son passé sont éparpillés à ses quatre coins. Trois fois ville sainte, elle se divise en deux parties bien distinctes. D’une part, la vieille ville. D’autre part, enclavant la première, la ville nouvelle constituée de Jérusalem-Ouest avec entre autres le quartier de Mamilla, le marché populaire Mahane Yehouda non loin de Dowtown Triangle ou encore Méa Shéarim – le quartier des juifs ultra-orthodoxes au nord de la ville – et de Jérusalem-Est, où se situent la plupart des sites touristiques dont la Grande synagogue de Belz, plus grande synagogue du monde qui peut accueillir jusqu’à 5 000 fidèles et possède une acoustique remarquable. Les deux Jérusalem Est et Ouest sont séparées par une ligne verte. La vieille ville, intégrée à Jérusalem-Est, est quant à elle divisée en quatre quartiers : le quartier musulman traversé par la Via Dolorosa, le quartier juif et le mur occidental, le quartier arménien et la tour de David, le quartier chrétien et l’église du Saint Sépulcre. Bien qu’il soit à l’intérieur des murailles, le Mont du Temple – avec l’Esplanade des mosquées et le Dôme du Rocher, interdit aux non-musulmans, centres de toutes les controverses et frictions entre les différentes religions – n’est pas considéré comme faisant partie de la « vieille ville » mais de Jérusalem-Est. Il existe un « cinquième » quartier dans le quartier musulman de la vieille ville : Bab al-Huta. Il abrite la communauté très pauvre des Domaris (ou al-Nawar pour les Israéliens), autrement dit les gitans de la ville sainte.

LE MONT DES OLIVIERS À JÉRUSALEM

Culminant à 815 mètres d’altitude, le Mont des Oliviers est en fait constitué de deux collines situées à l’Est de la vieille ville. C’est l’un des Lieux-saints les plus emblématiques pour les trois religions monothéistes. De cette colline, la vue panoramique sur Jérusalem est époustouflante. À ses pieds, la nécropole juive, constituée de 200000 à 300000 tombes alignées les unes à coté des autres, dont certaines seraient vieilles de 3000 ans, est saisissante. Selon la tradition juive, c’est par le Mont des Oliviers que le Messie passera en premier lieu pour ressusciter les morts avant d’entrer dans Jérusalem. Couvert de nombreux monuments Chrétiens – comme L’Église de Toutes-les-Nations sur le lieu-dit de Gethsémani où se trouvent deux roches (qui vraisemblablement ne serait qu’une même roche), l’une située devant l’autel sur laquelle Jésus aurait prié durant son agonie et l’autre au fond à gauche où il se serait reposé – le Mont des Oliviers est aussi un lieu important pour la religion musulmane. L’église de l’Ascension a été convertie en mosquée en 1187, durant la période ottomane de Jérusalem. Un minaret a été ajouté à la construction initiale. Si aujourd’hui c’est un lieu de culte de l’Islam, il n’en demeure pas moins un lieu symbolique pour les chrétiens. À l’intérieur de l’édifice, une trace serait l’empreinte laissé par le Christ avant qu’il ne s’élève vers le ciel. D’autres constructions sur le Mont des Oliviers attirent les touristes : le tombeau de la Vierge Marie, l’Église orthodoxe russe Sainte-Marie-Madeleine, la chapelle Dominus Flevit à l’intérieur de laquelle les symboles de l’islam et du christianisme sont par un jeu de perspective côte à côte, le couvent russe orthodoxe de l’Ascension mais aussi diverses tombes et tombeaux (Zacharie, Benei Hezir, Prophètes, Houldah)…

LE MONT DU TEMPLE, LE LIEUX LE PLUS SACRÉ DU JUDAÏSME

Situé au dessus du Mur des Lamentations, le Mont du Temple regroupe plusieurs lieux saints musulmans dont l’Esplanade des Mosquées, le Dôme du Rocher et la mosquée Al Aqsa – bien que les musulmans considèrent comme « mosquée Al Aqsa » toute la surface ceinturée par la muraille -, la mosquée du Bouraq. L’ensemble des bâtiments religieux constituent le troisième lieu saint de l’Islam. Le Dôme du Rocher, érigé en 691 par le calife Abd al-Malik et sans minaret, abrite le Rocher de la Fondation (ou Mont Moriah dans le livre de la Genèse), endroit où serait arrivé Mahomet avant son ascension nocturne aux sept cieux pour rejoindre Allah. Cette pierre à l’intérieur du Dôme est aussi profondément sacrée pour les juifs puisqu’elle constitue pour eux, le Saint des Saints, le lieu le plus saint selon le livre d’Exode, et abriterait l’Arche d’alliance. Selon le Talmud, la terre du Mont du Temple aurait servi à façonner Adam. Le temple de Jérusalem désigne différents édifices religieux construits sur le Mont du Temple. Dans l’Antiquité, les édifices se sont succédés et selon la bible le premier sanctuaire dit Temple de Salomon avait été construit par les israélites pour abriter l’Arche d’alliance, puis détruit, reconstruit, agrandi et de nouveau détruit au cours de la première guerre judéo-romaine.

LE MUR DES LAMENTATIONS OU KOTEL

À Jérusalem, le Mur des Lamentations, le Kotel ou mur occidental, dont la partie visible fait 57 mètres sur 497 mètres initialement, est le lieu le plus sacré pour les juifs et celui auquel personne ne peut échapper tant il est symbolique de la vieille ville. À toute heure de la journée ou de la nuit, les pratiquants s’y rendent pour une longue imploration ou pour un bref recueillement. Dans les interstices formés entre les pierres, ils glissent leurs souhaits et leurs prières à leurs chers disparus écrits sur des petits bouts de papier. Croyants ou pas, personne n’est insensible à la ferveur et à la foi presque palpable qui se dégage de ce lieu magique. Ce petit pan mur, Hakotel HaMa’aravi en hébreu, est en fait la partie inférieure du mur de soutien de l’esplanade du Mont du Temple et du Temple de Jérusalem, qui selon la bible fut construit pour abriter l’arche d’alliance mais fut détruit en 70 par Titus. Ce Mur des Lamentations n’est qu’une infime partie de la muraille occidentale du Temple d’Hérode (ou second Temple de Jérusalem). Pour se rendre au Kotel, le respect est de rigueur. De nombreuses consignes sont à respecter : être habillé décemment (tête couverte pour tous, coudes couverts et jupe sous les genoux pour les femmes), ne pas manger ou fumer devant le Kotel, les femmes doivent être séparées des hommes et enfin quitter le Kotel sans lui tourner le dos. Ensuite d’autres conseils préconisent de faire Nétilat Yadaïm (se laver les mains), d’embrasser le Kotel, d’écrire ses prières sur du papier voire de déchirer 10 centimètres de sa chemise (Kri’a). Il est possible de visiter les tunnels du Kotel. Trois cent trente deux mètres (dit-on) de passages secrets et souterrains, de sections cachés du Mur des Lamentations, qui permettent une introspection dans l’histoire de la ville, couche par couche… Un trésor archéologique et historique. Une autre portion de ce mur, appelé Kotel Hakatan ou petit Kotel, est plus proche du Saint des Saints que le Hakotel HaMa’aravi.

LE SOUK DE LA VIEILLE VILLE DE JÉRUSALEM

À vrai dire, il n’y a pas une ruelle plus commerçante qu’une autre dans la vieille ville. Que l’on prenne la Via Dolorosa de la porte des lions jusqu’à l’église du Saint Sépulcre, Sha’ar ha-Shalshelet Street et David Street les ruelles partant du Mur des Lamentations jusqu’à la porte de Jaffa, le Cardo (vestige de l’ère Romaine) de la porte de Sion jusqu’au centre de la vieille ville, les boutiques se succèdent, se ressemblent mais font tout le charme de la vieille ville exaltant couleurs, senteurs et saveurs. Avec son public varié constitué des fidèles des trois grandes religions monothéistes, des hiérosolymitains lambdas et des touristes pressés, bazars à breloques et magasins d’alimentation se côtoient dans un joyeux et pittoresque désordre. Peut-être un tantinet moins touristique, le marché Mahane Yehouda, situé dans le quartier éponyme à l’extérieur Ouest de la vieille ville, est le cœur plus contemporain de Jérusalem. Authentique, animé, il rassemble toutes sortes d’échoppes nécessaires à la réalisation des repas familiaux. Les israéliens le considèrent comme un lieu vraiment représentatif de leur identité mêlant présent, passé, populations dans une symphonie aromatique, sonore et visuelle.

LA VIA DOLOROSA DANS LA VIEILLE VILLE DE JÉRUSALEM

Que l’on soit chrétien ou pas, la Via Dolorosa est un parcours incontournable dans la vieille ville. Cette voie longue de 500 mètres entre la Porte des Lions et le Saint Sépulcre est le parcours suivit par Jésus avant sa crucifixion. Ce chemin de la souffrance est parsemé de points stratégiques appelés stations, entre boutiques de souvenirs et bazars animés. Seules 9 stations sur les 14 recensées se trouvent réellement sur la Via Dolorosa. Les 5 dernières stations sont situées dans l’Église du Saint Sépulcre. De la première station où Jésus fut condamné à mort à la neuvième où il tomba pour la troisième et dernière fois, il n’est pas rare de rencontrer des processions de chrétiens effectuant le même chemin de croix. Le Saint Sépulcre est le lieu où le Christ fut crucifié. Il abrite son tombeau. Les autres monuments importants de cette Via Dolorosa sont l’Église Sainte-Anne de Jérusalem, la chapelle de la Condamnation, l’Église de la Flagellation, la Basilique de l’Ecce homo… À ne pas louper sur le toit du Saint Sépulcre, l’Église Éthiopienne Orthodoxe Tewahedo, une église orientale autocéphale. L’accès se fait par une discrète porte à droite sur le parvis du Saint Sépulcre. Situé au 37 Via Dolorosa, au croisement de la rue Al Wad, le toit terrasse au quatrième étage de l’Institut Autrichien permet d’avoir une vue panoramique sur Jérusalem. Le passage ne coûte que 5 shekels soit 1,20 euros. Pour une vue imprenable sur la ville, le parcours des remparts (inscrits sur la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco) offre une alternative des plus tranquilles.

JÉRUSALEM, CARNET PRATIQUE : TOUTES LES ADRESSES

Leonardo Plaza Hotel Jerusalem, 47 King George Street, Jérusalem 91076. Tél. : +972-2-6298666. reservations.plazajrs@leonardo-hotels.com. Rooftop at Mamilla Hotel, 11 King Solomon Street, Jerusalem 94182. Tél. : +972.2.5482230. Rooftop@MamillaHotel.com. Restaurant  Bulghourji, 6 The Armenian Patriarchate Street, Jerusalem. Tél. : +972 2-628-2080. Office National de Tourisme israélien, 94 Rue Saint-Lazare, 75009 Paris. Tél. : 01 42 61 01 97.

Copyright des photos : Maeva Destombes. Toute reproduction sans accord préalable de l’auteur est strictement interdite et considérée selon l’article L.335-2 du Code de la propriété intellectuelle comme un délit de contrefaçon pour violation du droit d’auteur.

LE MONT DES OLIVIERS

 

Le jardin de Gethsémani.

LE MONT DU TEMPLE

 

LE MUR DES LAMENTATIONS

LE SOUK DE LA VIEILLE VILLE

LA VIA DOLOROSA

Vue sur Jérusalem du toit terrasse de l’Institut (ou Hospice) Autrichien.

La 9e station sur la Via Dolorosa.

L’Église du Saint Sépulcre où se situent les stations de 10 à 14.


La Pierre de l’Onction ou Pierre de l’Embaumement à l’intérieur du Saint Sépulcre est recouverte d’une plaque de marbre rose.

LE MONT SION

Tombeau du Roi David.

Abbaye de la Dormition.

LE MARCHÉ DE MAHANE YEHOUDA

LES REMPARTS DE LA VIEILLE VILLE