Ouvert depuis fin juin, le Sinner Paris multiplie les facettes. Hôtel cinq étoiles, lobby-bar et restaurant dans lequel la cuisine de partage du jeune chef Adam Bentalha est une invitation aux voyages. Une nouvelle table à tester pour satisfaire sa quête d’évasion gustative.
UN NOUVEAU LIEU D’EXCEPTION À L’ABRI DES REGARDS
Le Sinner Paris (dont le nom signifie pêcheur en anglais), c’est le nouvel hôtel d’Evok Hotels Collection, un groupe qui se définit comme créateur de style et qui détient dans son escarcelle des bijoux parisiens tels que le Nolinski, le Brach, le Hameau de la Volière, la Brasserie Réjane ou encore la Cour des Vosges. Le Sinner Paris, c’est également un restaurant qui vient enrichir l’offre du Marais, un quartier à la fois historique et avant-gardiste. Dans un renfoncement de la rue du Temple, d’une austère façade grise se détache une importante surface brune aux tonalités travaillées de rouille parsemée de vitraux, très sobre. Derrière cette entrée discrète à la manière des night-clubs se cache un nouveau lieu qui a de quoi surprendre. La soutane en guise d’uniforme des membres du personnel donne le ton. Entièrement repensé dans son agencement, il ne possédait auparavant ni architecture hors du commun, ni passé sur lequel construire une nouvelle page d’histoire.
DES RÉFÉRENCES RELIGIEUSES ET LITURGIQUES NOMBREUSES
L’atmosphère générale de l’hôtel (43 chambres et suites), dont la décoration a été confiée à l’architecte d’intérieur Tristan Auer, est très feutrée, très sombre, quasi monacale. Jouant sur les effets de matières précieuses comme le velours, le bois et la terre cuite auxquels viennent s’ajouter de subtils jeux de lumières crées par des lanternes façon torches de procession, des lustres médiévaux revisités, des miroirs et des vitraux géants dans les couloirs de chaque étage. Une harmonie énigmatique, luxueuse et intimiste qu’une collection de 400 œuvres d’art ésotériques, érotiques ou chics vient troubler avec une certaine impertinence. Quant ce n’est pas le minuscule confessionnal, bien dissimulé, ayant vue directe sur le hammam dans la suite… Les références ecclésiastiques croisant celles du monde de la nuit sont nombreuses. Un parfum d’ambiance aux légères notes d’encens diffusé dans l’hôtel peaufine l’expérience à la limite de la liturgie…
UNE CARTE MÉTISSÉE À LA FOIS LÉGÈRE ET CRÉATIVE
Mais le Sinner Paris vit aussi le jour. Le restaurant la joue sur une architecture plus classique mais néanmoins saisissante. Dans une étonnante imbrication de niveaux, une immense salle de 160 couverts (sans compter les 40 couverts du bar axé sur la mixologie et la Finger Food) très haute sous plafond s’inspire directement des cathédrales. Les murs sont incrustés d’arc voûtés et de miroirs, donnant une impression d’immensité infinie. Dans l’assiette, l’éclectisme est de rigueur. La carte est ultra métissée et raffinée, légère et créative. Le chef, Adam Bentalha puise ses idées en Afrique du Nord et notamment dans sa ville d’origine, Constantine en Algérie, mais aussi en Amérique du Sud et en Asie, faisant croiser sa cuisine à la tendance Nikkei.
QUAND LA CUISINE FAMILIALE RENCONTRE LA GASTRONOMIE
De discrètes touches de sauce de soja, de citron, de pickles d’oignon rouges viennent révéler des notes travaillées sucrées, salées, acides. Oubliez les classiques. Perdez-vous dans une longue liste de plats évocateurs de contrées lointaines. L’exotisme rencontre la cuisine de tribu si chère au chef : guacamole au mortier, farandole de ceviches signatures Sinner (saumon hajikami huile de sésame, bar navet daïkon et yuzu, Seriolen sauce jalapeno et flocon miso, daurade leche de tigre aux agrumes), quinoa péruvien façon taboulé, taftoun farci à l’agneau confit, bao aux crevettes, poulet kai (sauce) satay, côtelettes d’agneau sauce chimichurri, daurade royale cuite en feuille de bananier, kefta de boeuf, gambas de Madagascar au piment jaune doux péruvien (Aji Amarillo), nasi lemak au lait de coco, curry de lentilles corail… L’idéal est de commander plusieurs spécialités et chacun pioche en fonction de ses envies. Le maître mot est le partage. Les desserts sont signés Yann Brys, MOF et chef pâtissier du Brach et du Nolinski.
Sinner Paris, 116 rue du Temple, 75003 Paris. Tél. : 01 42 72 20 00. Formule petit-déjeuner à 7€ avec des viennoiseries maison par et un menu déjeuner à 35€. Chambre à partir de 400€/nuit.