En 2005, le salin de La Palme a dû fermer mais en 2014, Patrice Gabanou – fils et petit-fils de saunier, président de la société des Salins de l’Aude – décide de le rouvrir et de reprendre la production de sel. Ce salin de 400 hectares entouré des Corbières vise une production annuelle entre 15000 et 20000 tonnes de sel.
LES SALINS DE LA MÉDITERRANÉE, UNE HISTOIRE TRÈS ANCIENNE
L’histoire des salins de la Méditerranée commence à l’époque gallo-romaine. Le Salin de La Palme – situé entre Port La Nouvelle, Leucate et La Franqui – a quant à lui été construit à partir de 1884. Le système des salins de la Méditerranée diffère de celui de la côte Atlantique où les marées permettent d’alimenter les bassins. En Méditerranée, on parle de salin et non pas de marais salant comme sur la côte Atlantique.
Les salins de la Méditerranée, notamment Gruissan, possèdent un système de pompage pour amener l’eau sur les bassins. Sur un marais salant ou un salin, toute une structure est mise en place afin de récolter le sel. L’eau de mer va ainsi parcourir des dizaines de kilomètres jusqu’à obtenir la bonne densité de sel au litre.
Le Rouet, station de pompage de l’eau pour le salin, a donné son nom à la plage sur laquelle il est implanté.
LE SALIN DE LA PALME, UNE RÉHABILITATION APRÈS UNE LONGUE FERMETURE
À La Palme, le salin n’a jamais été entretenu durant la fermeture. En 2014, il a donc fallu faire d’énormes travaux de réhabilitation. Le système de pompage, le Rouet (qui a donné son nom à la plage sur laquelle il est installé), a dû être entièrement restauré. Dans le cheminement de l’eau jusqu’au tables salantes, il est un élément primordial.
L’eau de mer pompée par le Rouet est directement rejetée dans un grand bassin (la vasière) qui sert de réservoir aux autres bassins, les bassins d’évaporation (ou de décantation) et les bassins de cristallisation. La vasière est un bassin de décantation dans lequel les particules terreuses de l’eau de mer tombent au fond. L’évaporation commence déjà dans ce bassin puisque lorsque l’eau en sort, elle contient déjà 50g de sel par litre.
L’eau des salins se colore grâce à une petite algue riche en carotène, la Dunaliella salina. Cette dernière est ensuite absorbée par l’Artémia salina, un petit crustacé, lui-même dégusté par les flamants roses…
LE SEL DE TABLE, UN LONG CHEMINEMENT À TRAVERS DES BASSINS
Les premiers bassins de décantation – les partènements – représentent une grande partie du salin. La fabrication du sel dans les salins suit toujours le même modèle. L’eau est puisée dans le grand bassin et passe par des canaux que l’on appelle couloir. Cette eau est ensuite amenée dans les partènements, moins profonds que le grand bassin. Une fois que l’eau est en place, c’est le saunier (et non pas le paludier) qui maîtrise tout. C’est lui qui décide quand l’eau doit alimenter ou pas ces bassins. Cette étape ne se fait pas par hasard. Plusieurs outils comme le densimètre – qui permet de connaître précisément la densité de sel dans un bassin – viennent l’aider dans sa tâche. Ensuite, les bassins de cristallisations, également appelées tables salantes ou œillets (en Atlantique), sont les bassins dans lesquels le saunier fait rentrer de l’eau qui va s’évaporer durant la journée. La concentration de sel par litres d’eau passe de 10g/l dans la vasière à 250-300g/l dans les bassins de cristallisation.
Une fois cette concentration atteinte, la récolte du sel se fait généralement en septembre mais dépend fortement du temps. En période de fort vent et de forte chaleur, l’évaporation est plus importante et permet d’obtenir plus rapidement le sel. À la fin du processus complet la couche de sel doit faire 10 cm d’épaisseur minimum.
QU’EST-CE QU’UN SALIN ?
Lieu de production du sel marin, la différence entre un salin et un marais salant est le lieu géographique où il se situe. Alors que l’on trouve des marais salants en Atlantique, les salins sont situés sur la côte méditerranéenne. Le climat conditionne totalement la façon de produire et de récolter le sel. Les marais salants sont influencés par les marées tandis que le travail du salin dépend fortement des températures et du vent.
Copyright : Maeva Destombes
Le Salin de La Palme fait 400 hectares. Halte migratoire, de nombreuses espèces d’oiseaux viennent s’y reproduire.
Une fois récolté, le sel est mélangé à des herbes ou des épices pour donner plus de saveurs aux plats.
Elian Estalles est le saunier du Salin de La Palme. Ce métier se transmet de génération en génération…
À la force des bras et de travaux de réaménagement, le Salin de La Palme retrouve peu à peu son visage d’antan.
Le Salin de La Palme se visite d’avril à septembre en calèche (du 16 Juillet au 21 Août) et en vélo (du 1er Juillet au 31 Août). Le grand classique est la visite en petit train (du 16 Avril au 30 septembre).
Salin rose avec toile de fond le début des Corbières.
