De Dakar à Saint-Louis, entre déserts et pistes de terre rouge, réserves naturelles et océan, le pays de la Téranga offre une diversité de paysages, d’activités et de populations qui en font une destination haute en couleurs et riche en émotions.

Dakar, mégapole grouillante et attachante, annonce déjà la couleur avec son sol rouge et terreux, sa foule compacte, ses bruits, ses odeurs… Dakar, excellent point de départ pour une traversée du pays via ses petits villages, à la rencontre de ses habitants et de leurs coutumes culinaires. De la capitale aux berges de Saint-Louis, de bivouac en hutte, du sud au nord, que réserve ce pays et ses nombreuses ethnies ? Premier point de chute, le Lac Retba, plus communément appelé Lac Rose, à deux pas de Dakar. Ici, les hommes raclent inlassablement le sol pour en tirer le trésor qui donne au lac sa couleur particulière : le sel. Les femmes quant à elle ramènent vers la berge leurs bassines remplies de cet or blanc. Environ 3 tonnes par jour à transporter sur leurs frêles épaules. Le sel ainsi récolté va être exporté vers le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Togo ou va servir aux conserveries de poisson du pays. Raffiné et iodé, il atterrira ainsi sur toutes les tables du Sénégal ou des pays voisins. Le Lac Rose est aussi ce point par lequel passait autrefois le Paris-Dakar. Véritable manne touristique, cet événement apportait travail et médicaments aux plus démunis.

UNE FAUNE EXCEPTIONNELLE AU CŒUR D’UNE FORÊT PROTÉGÉE

Sur la route de M’bour, à 65 km de Dakar, la réserve de Bandia est un véritable paradis des animaux sauvages. Ses 3500 hectares abritent de nombreuses espèces : autruches, singes rouges et verts, impalas, girafes Baringos, zèbres de Burchell, antilopes, buffles, tortues du Sénégal, crocodiles, rhinocéros et plus de 120 espèces d’oiseaux, vivant en totale liberté. Pour les apercevoir, une piste de 20 km permet de sillonner la réserve en 4×4. La végétation luxuriante cache également des tumulus de Sérères et des tombeaux de griots. Sur la route, de Thiès au désert de Lompoul, les villages peuls se succèdent. Le temps semble s’être suspendu. Des carrioles tirées par des chevaux côtoient des voitures de fortune sur des routes improbables. À seulement quelques kilomètres de l’océan, à mi chemin entre Dakar et Saint-Louis, le désert de Lompoul offre un incroyable paysage aux tonalités d’ocre et de rouge, changeant constamment en fonction des différentes heures de la journée. Nichés aux creux des dunes, l’Écolodge de Lompoul, avec ses tentes mauritaniennes, participe à la magie des lieux. Une ballade en dromadaire au coucher du soleil et une soirée percussions autour du feu sont les promesses d’un dépaysement total.

SAINT-LOUIS DU SÉNÉGAL, LA BELLE ENVOÛTANTE

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Saint-Louis du Sénégal est l’une des villes les plus importantes du pays. De son passé colonial, elle a gardé un charme suranné et de nombreux bâtiments cachant leur faste d’antan sous des peintures quelque peu décrépies. Lycée Ameth Fall, Mairie, Palais de Justice, Cathédrale ou Palais de la Gouvernance sont les témoins émouvants du glorieux passé de la ville. Parfois derrière des grilles fermées se cachent des petits trésors comme le somptueux escalier de l’orphelinat des sœurs de Saint Joseph de Cluny, resté dans son jus depuis des dizaines d’années. Saint-Louis fut longtemps la capitale de la colonie du Sénégal avant de se faire ravir ce titre par Dakar lors de la proclamation d’indépendance et la création de la république sénégalaise en 1958. Saint-Louis se répartit des deux côtés de l’embouchure du fleuve Sénégal, ce qui lui vaut le surnom de « Venise d’Afrique ». La vieille ville, sa partie la plus pittoresque, est située sur l’île N’Dar. Pour y accéder, il faut traverser le pont Faidherbe, long de 508,60 mètres, lui aussi classé à l’Unesco. Contrairement à ce qui se dit régulièrement, ce n’est pas la société Eiffel qui a construit le pont mais la société argenteuillaise Nouguier-Kessler & Cie, ancienne maison Joly. Symbole de la ville, il a été restauré en 2011 pour lutter contre la rouille et les embruns salés qui le grignote à petit feu. À pied ou en calèche, la découverte de Saint-Louis est haute en couleur. Le quartier Guet Ndar, dit quartier des pêcheurs, est sans doute le plus authentique et le plus coloré du Sénégal. Extrêmement peuplé, il comporte un nombre incalculable de bicoques – séparées par des ruelles étroites formant un quadrillage quasi anarchique et semi-rural – dans lesquelles s’entassent les nombreux membres d’une même famille, et entre lesquelles les moutons et les volailles en tout genre n’hésitent pas à déambuler en toute liberté. Dans ce quartier, tout tourne autour de la pêche. Le long des berges, des milliers de pirogues sont alignées en rang serré entre deux sorties en mer des hommes. Les femmes, elles, transforment le poisson et le conditionnent (séchage, salage) pour le conserver.

LE PARC DJOUDJ, UN ÉCOSYSTÈME FRAGILE AU NORD DU SÉNÉGAL

À 60 km au Nord de Saint-Louis dont 40 km de piste poussiéreuse, le parc Djoudj s’étend sur 16000 hectares. Véritable paradis des oiseaux, cet habitat naturel et humide, accueille chaque année plus 1 500 000 oiseaux de 365 espèces : cormorans (noirs, tête blanche, à long cou) canards siffleurs (vol), pélicans, grandes aigrettes (blanc), hérons cendrés, pélicans, hérons pourpres, flamants roses… Auxquels s’ajoutent les nombreuses autres espèces qui le peuplent : gazelles, hyènes, singes, chacals… Ce sanctuaire aux oiseaux situé sur un des méandres du fleuve Sénégal regorge de nombreux canaux, ruisseaux, marécages, lacs, bassins et savane boisée. Le visiter en pirogue est donc la meilleure option pour être au plus près des volatiles. Au fil de l’eau, les visiteurs découvrent également des pouponnières. La reproduction des oiseaux migrateurs à été rendue possible grâce aux aménagements réalisés dans le but d’améliorer les conditions d’accueil. Cet écosystème reste cependant très fragile. En cause, la pollution des eaux du fleuve par les produits chimiques des terres agricoles environnantes mais aussi la construction du barrage de Diama qui s’est soldé par une prolifération des plantes aquatiques envahissantes, une salinisation des sols du fait du manque de rinçage et la réduction voire la disparition de certaines espèces. D’autres problèmes fragilisent le parc comme la faible capacité de gestion des visiteurs ou encore le manque de suivi hydrologique.

 

LE SÉNÉGAL, UNE CUISINE RICHE ET VARIÉE

Les fins gourmets disent souvent de la cuisine Sénégalaise qu’elle est la meilleure d’Afrique Noire. Sans être aussi catégorique, cette cuisine est néanmoins la plus diversifiée et la plus connue en Europe. Poulet Yassa, thiéboudienne, maffé, soupe candia, céré bassi salté, domoda, pastels (chaussons fourrés au poisson)… ont fait la réputation d’une gastronomie qui a su s’inspirer de la cuisine étrangère, des influences d’Afrique du nord, de France, du Bénin, du Cameroun, mais aussi du Liban voire même d’Asie. Les plats traditionnels laissent parfois place à une cuisine du monde qui a su s’adapter aux produits du marché et à la pluralité culturelle. Les sénégalais achètent leur viande (mouton) à la dibiterie. Le morceau qu’ils ont choisi est alors grillé sur place et généralement servi avec des oignons sur du papier kraft. Pas besoin de couverts, les grillades se mangent avec les doigts. Et malgré l’aspect rustique des choses, la viande y est généralement délicieuse… Pour relever un peu son goût, elle se déguste avec une purée de piment. Le thiéboudienne (blanc ou rouge) est réellement le plat national. Il se mange au moins une fois par jour. Il consiste à du riz ou du mil au poisson ou au poulet. À Saint-Louis, la spécialité est le mulet farci à la Saint-Louisienne. Une recette où la chair du poisson est hachée avec de la mie de pain, des oignons, du piment, de la tomate, de l’ail et divers aromates puis remise dans le poisson avant d’être cuit au four ou au court bouillon. Les produis de la mer sont souvent au centre de la cuisine sénégalaise. Guedj, yett, thiof, kétiakh, capitaine et carpe rouge entrent dans les recettes du quotidien. Le soir, les sénégalais mangent le « couscous sénégalais » souvent plat unique, tout en regardant des matchs de lutte (avec frappe) à la télévision. Sur les marchés, il n’est pas rare de voire des sénégalaises cuisiner des acras de Niébés. Ces haricots sont à la base de la pâte des beignets.

VISITER LE SÉNÉGAL : CARNET PRATIQUE

Y aller : TUI France Circuits Nouvelles Frontières, 32 rue Jacques Ibert, 92300 Levallois Perret. Téléphone : 0825 000 825 (0,20 € la minute). www.tui.fr. Vols réguliers vers Dakar avec Air France. www.airfrance.fr.
Se renseigner : Ambassade du Sénégal, 14, avenue Robert-Schumann, 75007 Paris. Métro Invalides. Tél. : 01 47 05 39 45. Ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h.
Décalage horaire : avec la France est de -1 h en hiver et de -2 h en été.
Formalités d’entrée : Un passeport valable 6 mois après la date de retour est suffisant pour toutes les nationalités. Plus besoin de visa depuis 2015 sauf pour les Suisses qui doivent faire une demande de visa gratuit.
 Une garantie de rapatriement ou un billet aller-retour sont cependant demandés. Pour un séjour supérieur à 3 mois, il faut faire une demande manuscrite au ministère de l’Intérieur du Sénégal en expliquant le motif de la prolongation et en y joignant le passeport et une photo. Prévoir 10 à 15 jours d’attente.
Vaccinations : La vaccination contre la fièvre jaune est indispensable et si possible choléra, typhoïde…
Argent, banques, change : Le Sénégal fait partie de la zone franc CFA, dont le taux de change est approximativement de 0,15 € pour 100 F.CFA.
Horaires des banques : du lundi au jeudi de 7 h 45 à 12 h et de 13 h 40 à 15 h 45, le vendredi de 14 h 45 à 15 h 45.
Climat : Il y a deux saisons : la saison sèche (octobre à juin) et la saison des pluies (juillet à septembre). La période idéale pour visiter le Sénégal est de novembre à mars.
Se déplacer : Les transports sont bon marché, avec beaucoup d’attente. Au Sénégal, la seule grande ligne de train Dakar-Kidira, qui se prolongeait au Mali jusqu’à Bamako (1 230 km au total) a été suspendue sauf pour les trains de marchandise. Ne subsiste que la ligne du petit train de banlieue (autorail) entre Dakar et Thiès, avec un départ par jour du lundi au vendredi. Possibilité de faire du stop moyennant négociation et quelques billets avec le conducteur du véhicule qui vous prend. Les taxis-brousse Breaks 505 partent avec 7 voyageurs et ne font pas d’arrêts entre leur ville de départ et d’arrivée. À prendre aux stations-service ou aux gares routières (garages). 
Les prix sont fixes mais mieux vaut se les faire répéter par plusieurs personnes pour être sûr du tarif. Il existe aussi des minicars (Mercedes ou Renault) d’une quinzaine de place, les cars rapides jaune et bleu pour 20 personnes, les N’Diaga N’Diaye bus Mercedes pour 40 personnes et les véhicules Tata. Heures de départ (et donc d’arrivée) très aléatoires et prix économiques pour tous ces moyens de transport. S’ajoutent également les taxis ordinaires, les taxis clandestins et la location de voiture avec ou sans chauffeur. Prix à négocier.
Séjourner : Gîte du Lac, Rive Nord du Lac Rose , Village de Bonaba, Niaga 14200, Sénégal. Ecolodge de Lompoul, Désert de Lompoul, Lompoul 30990, Sénégal. reservation@ecolodge-lompoul.com. Téléphone :  (221) 77 957 00 57. Ranch de Bango, Apartado de Correos, St Louis 361, Sénégal. Tel: (221) 33 961 19 81. ranchbango@orange.sn. Gîte de Koba, Route de St-Louis, Kebemer, Sénégal. Téléphone : (221) 33 957 00 57. Gîte de Simal, BP199, Mbour, Simal 10000, Sénégal. reservation@ecolodge-senegal.com. Téléphone :  (221) 77 957 00 57 et  (221) 33 957 00 57. Lodge de Palmarin, 3 Km De Djiffer en Bord de Mer, Palmarin 33022, Sénégal. reservation@ecolodge-senegal.com. Téléphone :  (221) 77 957 00 57  et (221) 33 957 00 57.

Copyright des Photos : Maeva Destombes. Toute reproduction est interdite sans l’autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit.

Lac Retba ou lac rose est un lagon de 3 km² peu profond et entouré de dunes. 

La réserve de Bandia est située à 65 km de Dakar sur la route de Mbour, à proximité du village de Bandia.

La dibiterie est le restaurant où l’on achète et l’on mange du dibi, une viande grillée au feu de bois et accompagnée entre autres d’oignons.

Le pont Faidherbe est l’unique point de passage vers l’île historique de Saint-Louis du Sénégal.

Les rues de Saint-Louis offrent une image pittoresque du Sénégal.

Guet Ndar ou le quartier des pêcheurs…

Dans les méandres du fleuve Sénégal, le parc national du Djouj est une vaste zone humide, véritable sanctuaire pour la faune et les oiseaux migrateurs. 

 

 

 

 

 

     

L’Ecolodge de Palmarin est situé entre bord de mer et estuaire du Saloum.    

Certaines construction de Dakar ont une architecture très design.

Sur le ferry pour l’Île de Gorée.

Dans l’Île de Gorée, une statue signée des frères Jean et Christian Moisa commémore l’abolition de l’esclavage. Elle représente un homme qui brise ses chaînes, enlacé par une femme.

La Maison des Esclaves sur l’Île de Gorée possède une une grande portée symbolique en tant qu’emblème de la traite négrière.

L’Île de Gorée est un véritable havre de paix au Sénégal, en face de la grouillante et bruyante Dakar.