Une plongée pour constater le blanchissement des madrepores.

Leur lente disparition est une catastrophe écologique. Et si l’on accuse souvent l’homme de ce fait, il existe en fait de nombreuses causes dont certaines totalement naturelles…

Les Polynésie Française, qui s’étendent sur 527 000 km2, ne doivent pas disparaître car cette catastrophe, si elle venait à se produire, en entraînerait d’autres de plus large ampleur. Rempart naturel contre la violence des océans, leur rôle est capital dans la protection des côtes. Ils protègent des cyclones mais aussi des tsunamis. Ils sont également d’une très grande importance socio-économique pour les îliens. Tout d’abord ils constituent une zone dans laquelle se reproduisent de nombreuses espèces de poissons dont certaines relèvent d’un intérêt commercial, de subsistance parfois vitale, ou touristique. Des régions comme la Polynésie Française, qui regroupe 20 % des atolls coralliens du monde, ou les Antilles tirent une grande part de leurs bénéfices touristiques de la beauté de leur lagon et de leurs récifs coralliens. Aujourd’hui 80 % des récifs coralliens des Antilles Françaises présentent des signes de dégradation. La Nouvelle-Calédonie qui possède la seconde plus grande barrière du monde, après celle d’Australie, et attire chaque année de nombreux touristes qui constituent l’un des piliers économiques de l’île, n’est pas épargnée par le fléau.

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET FRÉQUENCE DES CYCLONES

Alors à qui la faute ? Les causes menant à la disparition des récifs coralliens sont nombreuses. L’une d’elles est sans conteste le réchauffement climatique de la planète. Sous l’action d’une température trop importante pour eux, les coraux expulsent leurs zooxanthelles. Ils perdent alors leurs couleurs et deviennent blancs puis meurent.
La fréquence des cyclones et surtout leur intensité qui a tendance à augmenter d’années en années est aussi un facteur déterminant dans la destruction des coraux. De plus ces cyclones provoquent indirectement le transport et la sédimentation de débris provenant du littoral, qui tend à asphyxier les coraux.

UNE ÉTOILE DE MER RESPONSABLE DE LA DISPARITION DES CORAUX

Une autre des causes naturelles de cette lente mort est l’explosion démographique d’une étoile de mer de grande taille, l’Acanthaster planci ou Acanthaster pourpre, qui se nourrit habituellement de tissus coralliens. Affaibli, le récif se laisse peu à peu envahir et meurt sous l’invasion et l’attaque des populations d’étoiles. Petites natures très fragiles, Les coraux sont aussi parfois atteints de maladies bactériennes appelées maladie de la bande blanche et maladie de la bande noire. Chroniques, ces affections touchent certaines espèces plus sensibles que d’autres comme les Acropora palmata.

AUTRES RESPONSABLES : DES COMMUNAUTÉS MICROBIENNES

L’Institut de Recherche et Développement (IRD) qui mène de nombreuses études sur les récifs coralliens a constaté que la lente dégradation serait aussi due à l’existence dans les eaux de communautés microbiennes. Ces dernières, grâce à leur métabolisme d’exception, seraient présentes aussi bien dans les océans que les rivières, les lacs, les déserts et les réseaux karstiques, les sources thermales… Autant dire une véritable prolifération possédant une vitesse de croissance inquiétante pour les scientifiques. D’autant plus que l’observation de ces communautés coïncide très fréquemment avec l’observation du dépérissement des coraux de certaine région.

OURSIN DIADÈME ET POISSON PERROQUET NÉCESSAIRES À LA SURVIE DES CORAUX

Autre cause, la mortalité des oursins diadèmes entraîne parfois celle des coraux. En effet grand mangeur d’algues (ces dernières étant les grandes ennemies des coraux qui cherchent comme elles à se fixer à l’aide d’un substrat solide) ils empêchent leur prolifération. Dans les années 80 une maladie ayant frappé les oursins diadèmes, de nombreuses communautés coralliennes ont alors disparu. Depuis, on a constaté que le poisson-perroquet joue le même rôle que les oursins diadèmes. Les régions où l’on pêche ce poisson sont des zones où les algues prolifèrent. Par contre les zones protégées de la pêche du poisson-perroquet montrent un net recul des colonies d’algues et donc une augmentation des coraux.

Copyright : Joël Orempuller/ IRD