Nombreux sont les instants que l’on peut immortaliser avec nos chers chérubins. Vacances, anniversaires, fêtes de famille, communions ou tout simplement les scènes de la vie courante –ses premiers pas, son nouveau cartable, sa première compétition de natation…- tout peut devenir un bon prétexte pour saisir son appareil photo et créer ainsi des souvenirs qui enchanteront la famille pour de nombreuses années.
Les jeux d’enfants
Que se soient des jeux spontanés ou des compétitions sportives de tout ordre, l’important dans ce cas est de faire vite, très vite, car les enfants aiment changer rapidement d’occupations. Il faut de façon générale exploiter la lumière et les ombres. Lorsqu’il s’agit de jeux de rue, comme le Hula-hoop ou la corde à sauter, les ombres et lumières de la scène structureront la composition. L’appareil photo doit être réglé sur une vitesse rapide et de préférence sur un ISO élevé (au-dessus de 400 c’est mieux). Sur le mode programme Sport, l’appareil fait lui-même ses réglages dans lesquels la vitesse d’obturation est toujours rapide pour éviter les flous de bougé très fréquent en cas de mobilité du sujet. Si vous choisissez un programme semi-automatique prenez alors le parti de faire la priorité à la vitesse d’obturation (TV ou Time Value) et réglez cette vitesse sur une valeur élevée (au-dessus du 1/500). Faire des cadrages très larges puis concentrez-vous sur un ou deux enfants. Pour prendre en photo un enfant qui glisse sur un toboggan, placez-vous à un endroit stratégique (donc prenez le temps d’observer le meilleur endroit) puis déclenchez dès que l’enfant est dans votre champ de vision. Il vous faudra certainement plusieurs essais, mais vous obtiendrez une photo qui sort de l’ordinaire. Pour les sports de combats, que nos petits adorent, choisissez là aussi une vitesse élevée si vous souhaitez figer le mouvement. Si en plus le combat se déroule en extérieur, votre arrière-plan n’en sera que plus intéressant. Pour des sports de vitesse, apprenez à maîtriser le filé.
Les enfants au naturel
Les plus beaux portraits que l’on puisse prendre d’un enfant sont ceux que l’on prend à l’improviste, sur le vif, sans que rien n’ait été préparé à l’avance. Mais les portraits au naturel demande de la patience, voire une certaine endurance car il n’est jamais aisé de fixer l’attention d’un enfant sur une occupation pendant un long moment. L’activité que vous leur avez confiée pour les prendre en photo ne doit s’éterniser, car n’oubliez pas qu’un enfant vit le moment présent et préfère les situations spontanées. Il faut gérer avec le caractère d’un enfant qui peut être calme ou turbulent. Dans ce cas précis, il faut savoir canaliser son trop plein d’énergie. Et lui trouver une occupation qui permet de le tenir en place tout en l’amusant. Les scènes les plus adéquates pour des portraits naturels sont celles qui font oublier la présence du photographe et qui peuvent concentrer l’attention du modèle : lecture, peinture, écouter une histoire ou une musique douce… Les plus petits voudront peut-être vous présenter leur doudou, quant aux plus grands ils seront ravis de vous montrer leurs performances quelles qu’elles soient. Il faut dans un premier temps séduire l’enfant. L’appareil peut au départ l’effrayer un peu. Vous pouvez dans un premier temps inverser les rôles et lui proposer de vous prendre en photo. Avec l’ère du numérique vous pouvez lui montrer les autres clichés que vous avez pris. En général, ils adorent ça et, selon leur âge, ils vous diront même ce qu’ils en pensent. Le portrait naturel peut être la bonne occasion de sortir le téléobjectif. Non seulement cela vous permettra d’isoler l’enfant sur le cliché, mais le faible angle induit par le format de l’objectif oblige à une grande ouverture de diaphragme, donc à une faible profondeur de champs (ce qui équivaut à un fond très flou). Le fait d’être loin de l’enfant vous permettra d’obtenir des clichés beaucoup plus naturels que lorsque vous êtes près de lui et qu’il se sent épié ou mal à l’aise. N’oubliez jamais, la mise au point se fait sur les yeux et pour être sûr de prendre le bon cliché n’hésitez pas à vous mettre en mode rafale.
Les portraits posés
Faire poser un enfant n’est jamais très simple, mais si vous réussissez ce challenge, la meilleure récompense, que vous pourrez lui offrir pour avoir été tranquille de nombreuses minutes, est sans conteste le portrait que vous ferez de lui et qui exprimera sa personnalité. Il y a deux façons de faire des portraits posés d’un enfant : en extérieur et en intérieur.
En extérieur, évitez dans un premier temps les lumières qui écrasent les traits du visage. En plein soleil, les contrastes seront donc très forts, inesthétiques. Évitez donc les heures où le soleil est à son zénith. Si vous voulez tout de même le photographier au soleil, utilisez un réflecteur pour supprimer les ombres sous les yeux. Préférez tout de même les moments qui précèdent le coucher de soleil. C’est pendant ces périodes que vous obtiendrez les plus jolis effets. De plus alors que l’œil détecte des grandes gammes de tons, les capteurs même les plus performants en sont bien incapables. Résultat, les tons clairs seront cramés, et les ombres bouchées. Et puis il n’y a rien de plus désagréable que d’avoir le soleil dans les yeux. Cela évitera que l’enfant ne vous fasse une grimace au lieu d’un joli sourire. Si vous souhaitez tout de même photographier votre modèle aux heures les plus ensoleillées, placez-le à l’ombre. Vous pourrez faire un léger Fill-in avec votre flash pour déboucher les ombres et lisser les lumières du visage. Pensez toujours à avoir une adéquation entre les ombres et les lumières du modèle et les ombres et les lumières du fond. Cela évite les trop forts contrastes sur une même photo. Sachez aussi que les ombres en extérieur, si elles sont bien utilisées, peuvent adoucir les traits du visage.
Pour donner au visage de votre modèle des aspects plus doux, prenez-le avec une grande focale et une ouverture maximale. Vous obtiendrez un fond flou qui mettra votre modèle en valeur. Faites des essais avec plusieurs focales, car c’est en faisant des essais que trouverez la focale qui vous paraîtra idéale. Évitez autant que possible les objectifs à grand-angle. Non seulement ils déforment les objets, mais de plus tout est net sur la photo. Votre modèle se retrouvera noyé au milieu d’informations sans importances pour votre cliché. Ce conseil vaut pour tous les portraits que vous souhaiteriez faire. Un fond « trop intéressant » et votre modèle se transforme en accessoire. Ce n’est plus lui qui est mis en valeur mais l’environnement. Ce n’est donc plus de la photo de portrait mais bien de paysage.
Lorsque vous photographiez des enfants, n’oubliez pas une chose importante : la séance doit se présenter plus comme un jeux que comme une corvée. Ils doivent donc être dans leur élément, faire ce qu’ils aiment, s’amuser. Ils en oublieront l’appareil photo. À l’intérieur, faites attention aux ombres marquées. D’une façon générale soyez créatif et laissez les portraits figés aux photographes scolaires.
Cas particulier, les bébés
Les photos de bébés sont importantes, surtout pour les parents dont l’arrivée d’un enfant est toujours un grand moment. Les traits et les expressions du visage d’un bébé changent constamment et les portrait que vous ferez d’eux seront des images indélébiles de ces instants furtifs. Ces portraits permettront aussi de raconter à leur enfant les premières semaines et les premiers mois de sa vie. C’est aussi les photos les plus difficiles à réaliser. Les bébés sont imprévisibles, ils peuvent passer du sourire aux larmes en un instant. Il faut savoir être patient, très patient. Il est très difficile d’attirer leur regard –surtout lorsqu’ils sont très petits et que leur vue n’est pas encore nette. De plus assurez-vous qu’il n’a ni faim, ni soif, ni sommeil, ni trop chaud, ni trop froid, car là ça serait impossible à gérer. Un bon moment, tout de même, pour faire des beaux portraits d’un bébé, est celui de la tétée et le moment où rassasié il commence à s’endormir tout en luttant pour garder les yeux ouverts et faire partie lui aussi de la petite réunion autour de lui. Un bébé qui dort, qui est donc apaisé, peut faire de merveilleux portraits.
Tout d’abord pensez à l’éclairage. Jamais de flash pour un portrait de bébé. Leur rétine ne le supporte pas. Jamais de lumière directe. Choisissez une lumière douce et tamisée. L’idéal est une lumière naturelle provenant d’une fenêtre. Vous pouvez rajouter une douce lumière d’ambiance à laquelle vous aurez ajouté un filtre bleu 80A, par exemple, pour atténuer les différences de lumière (bleu pour la lumière du jour et jaune pour la lumière artificielle). Vous obtiendrez alors des clichés d’une même luminosité que vous ne serez pas obligé de retoucher.
Lorsque vous prenez des bébés en photo, pensez à y inclure les parents et la famille, même si vous zoomez et vous rapprochez ensuite sur le poupon en question. Le bébé dans les bras de ses proches sera plus à l’aise, moins effrayé que d’être le seul objet de votre attention. Vous obtiendrez des portraits naturels et spontanés. Faites en sorte qu’il soit en sécurité, ne le laissez jamais seul si vous vous éloignez pour changer d’objectif. Les accidents les plus courants sont généralement dus à un moment d’inattention de l’adulte sur le nourrisson. Photographier un bébé c’est multiplier les prises de vue. Non seulement pour obtenir le sourire au bon moment, mais aussi parce que la vie d’un bébé est plus riche que l’on voudrait bien le penser parfois.
Choisissez un fond dépouillé. Si vous placez le bébé sur un canapé, mettez auparavant une couverture unie, neutre, claire ou foncée selon votre choix. Vous pouvez aussi l’entourer de ses peluches ou ses doudous. Donc pensez à toutes les positions : dans les bras de maman ou papa, sur les genoux de la mamie ou de la tata, dans son petit cosy, éveillé, endormi, souriant, un peu railleur…
Comme pour les portraits d’enfants, choisissez plutôt une grande focale. Gardez les grands-angles pour les photos familiales où le bébé n’est qu’un élément du cliché. Les focales standards ou les grandes focales permettent, rappelons-le, de centrer sur le sujet –et de le valoriser- et de jouer sur la profondeur de champs, autrement dit de flouter le fond qui parfois peut être inesthétique ou trop chargé. De même que pour les autres portraits d’enfant choisissez une sensibilité plutôt haute et/ou une vitesse d’obturation assez élevée (vitesse rapide donc). Au pire, si vous ne maîtrisez pas encore toutes les fonctions manuelles de votre appareil et si votre appareil possède cette fonction, choisissez le mode Sport. Vous éviterez les flous de bougé.
D’une façon générale, pour la prise de vue, placez-vous et faites la mise au point au niveau des yeux du bébé, en particulier si vous avez une faible profondeur de champ, mais cela ne vous interdit pas de le prendre dans des positions plus artistiques comme la plongée.
Pour conclure, essayez de choisir des fonctions qui transcrivent la douceur d’un bébé, un peu à la manière d’Anne Geddes. Adoucissez les contrastes, réglez la saturation, la netteté, la teinte couleur. Sur certain appareil, vous pouvez régler le Style d’image. Et enfin, n’hésitez pas à mitrailler. Le numérique permet d’effacer les mauvais clichés en un geste. Vous serez sûr de ne pas rater LE cliché qui révèlera toute la personnalité du bébé.